Description
du corpus et sa constitution :
- Le corpus de référence :Il se constitue
de tous les discours du Président BOUTEFLIKA prononcés en langue française.
-
Le corpus sélectif : Nous n’analyserons pas, dans ce chapitre, la totalité
du discours mais seulement des fragments de passages qui comportent un choix des
énoncés qui ont intégré. Ces passages
composent notre corpus sélectif.
Nous avons opté pour le discours
politique parce qu’il nous a semblé fascinant. C’est un discours d’influence
produit dans un monde social. La spontanéité ne préside pas au déploiement du
discours politique. Rien n’est gratuit dans ce genre de discours. En effet, le
discours politique est à la fois simple
et ambigu ; c’est ce qui fait sa complexité. Il faut suivre, selon notre objectif,
des théories précises et des outils nécessaires pour pouvoir le décortiquer et
accéder à son sens, aux degrés d’implication de locuteur et à son statut par
rapport au plan communicatif et à son auditoire.
Le premier discours s’est tenu devant
la nation le 29 mai 1999 il était caractéristique d’une période particulière,
d’une Algérie qui commence à panser ses blessures après une décennie meurtrière.
Le deuxième discours est prononcé par
le Président BOUTEFLIKA le 14 juin 2000, en langue française devant l’assemblée
nationale française en s’adressant à son hôte le Président CHIRAC.
En nous référant à notre corpus, nous
constatons que le Président BOUTEFLIKA qui est producteur du discours a eu
recours aux embrayeurs du discours tels que les indices de personnes ou les
indices d’ostension.
Pour Benveniste, comme nous l’avons déjà
démontré, les personnes de l’énonciation sont bien le « je » et le « tu », car
en dehors de l’acte de l’énonciation ces pronoms n’ont aucune valeur. ils
n’appartiennent pas à l’énoncé, donc, ils ne peuvent pas être définis sans
l’acte illocutoire.
Nous analyserons dans ce chapitre les
pronoms de première personne du singulier et les pronoms de première et de deuxièmes
personnes de plurielle pour illustré
leurs rôles et l’ambigüité de leur fonction au file du discours
politique de Bouteflika.
Le repérage d’éléments subjectifs contient
deux étapes. La première saura consacré au repérage des instances subjectives (subjectivité
au premier degré), la deuxième est pour d’autres éléments subjectives
(modalités ; polyphonie, dialogisme) pour révéler les aspects de l’hétérogénéité énonciative au file de
notre corpus
1. Repérage des
instances subjectives (nous/vous/je)
On appelle déictiques l'ensemble des opérations par lesquelles un
énoncé s’ancre dans sa situation d'énonciation. Autrement dit, le déictique,
c'est l'unité linguistique qui met en rapport le message linguistique et la
réalité extralinguistique. Ce sont les pronoms, les indicateurs spatiaux, les
catégories de temps, les modes etc.
1.1.1. Les pronoms personnels
a. le pronom « nous » :
Les
énoncés ci-dessus révèlent que le pronom personnel « nous » est le plus
utilisé par l’énonciateur.
Exemples : 1. «
Nous a ouvert à la modernité …».2. « Laquelle nous
aspirons… ».3. « Qui relève pour nous d’un impératif… ».4. « Dieu, nous
dit… ».5. « Pour nous d’un impératif de survie …».6. « ces concepts,… , nous
commandent de les réactualiser… ».7. « De nous faire toucher du doigt…
».8. « Vous et nous... ».9. « S’offre à nous pour transcender
…».10. « Ne vivons-nous pas une époque charnière… »
Le Président BOUTEFLIKA dans son discours
a eu recours le plus souvent au pronom personnel « nous » en comparaison avec
les autres pronoms.
Cela s’explique par le fait qu’il
s’exprime au nom d’une nation et d’un peuple, c’est le « nous » de la collectivité,
mais nous avons également le « nous » de modestie qui s’oppose au « nous » de
majesté. Ainsi, dans l’autre cas, l’énonciateur prend un certain degré de
distance avec son énonciation et il inclut d’autres personnes dans son acte
d’énonciation.
Le « nous » donc peut prendre
plusieurs significations comme le montre le tableau suivant
|
type de pronoms |
L’exemple |
commentaire |
|
Le « nous » de majesté |
« nous consacrerons dans le monde… »D1 « Nous posons le problème de la dette… » D2 |
Le « nous » est un substitue de « je » |
|
Le « nous » inclusif stricte |
« nous pourrons conjuguer pleinement nos efforts.. » D1. « de nous faire toucher du doigt… »D2 |
L’énonciateur inclut dans son énonciation son auditoire |
|
Le « nous » inclusif large |
« Dieu, nous dit… » |
L’énonciateur inclut dans son énonciation son auditoire plus les
autres |
|
Le « nous » exclusif |
« Vous et nous... »D2 |
L’énonciateur exclut son auditoire mais il inclut d’autres
personnes |
|
Le « nous » de modestie |
« nous serons activement attentifs aux développements.. »D1 « laquelle nous aspirons… »D2 |
Le « nous » de modestie s’oppose au « nous » de majesté |
L’emploi du NOUS, dans les discours de 1999, est caractéristique
d’un discours à la quête d’une identité collective. il est justifié par la présence des verbes qui
expriment l’action.
b. Le
pronom « je »
le
pronom « je » , Dans notre corpus, vient en deuxième position. Il est assez présent et
les exemples qui suivent le montrent bien.
Exemples
: Discours n 1
1. « C'est pourquoi j'ai décidé ».2. « j'avais soumis à votre
appréciation » 3. « Je le déclare nettement».4. «je dis solennellement » .5. «
Je tiens à déclarer hautement ».6. «je veux vous faire part de certaines
décisions ».7. «je n'ignorais pas … ».8. «je me déclare… ». 9. « je veux affirmer
que… ». 10. «J'affirme leur détermination… ».
Exemple
: Discours n 2
1. « Je reste persuadé … ».2. « Je n’évoquerai pas… ».3. « Ce
que j’ai fait, ». 4. « Je l’ai fait conformément… » .5. « Ai-je dit ».6. « Je
considère d’ailleurs ». 7. « Je dirais même que » 8. « je ne le fais pas par
flagornerie » .9. « je veux dire ces alluvions » .10. « Je pense notamment à
vos jeunes concitoyens » .11. « Je pense à l’importante communauté musulmane
».12. « Je pense également aux facilités » .13. « Je les ai énoncées sans fard
» 14. « Je vous remercie. »
Dans les exemples cités
ci-dessus le pronom personnel « je » renvoie à la personne du locuteur
qui est le Président BOUTEFLIKA . C’est pour cela que le pronom personnel
« je » est un véritable personne de l’énonciation.
Le « je » dénote l’image d’un
énonciateur assumant, assurant et communiquant, par l’emploi d’autres formes
qui y renvoient. L’implication de soi est manifesté par un JE qui tend à
convaincre, qui croit en ses actions, qui dégage une valeur de confiance auprès
de son auditoire.
c. Le pronom personnel « vous » :
le pronom personnel « tu »
qui est familier, a été remplacé par le pronom personnel « vous »
dans les deux discours. Ce dernier renvoie au destinataire.
L’utilisation
du pronom personnel « vous » comme marque de respect envers
l’autre. Prenons pour illustration quelques
exemples:
Discours n 1 : 1. « comme vous
connaissez… ».2. « vous avez ratifié en m'élisant… ».3. « Aussi vous
demanderai-je d'assure r… ».4. « je veux vous faire part de certaines
décisions… ».5. « Vous préciser le cadre général… ».
Discours n 2 : 1. «
Que vous sortiez des oubliettes… » .2. « Vous et nous...
» .3. « Chez vous… ».4. «
dans l’œuvre de vérité que vous avez entreprise ». 5. « en vous barricadant
».
Dans les exemples que
nous venons de citer, le pronom personnel « vous » est un pronom de politesse et en même temps il
englobe l’ensemble du destinataire quel que soit son statut sociale.
En effet, Maingueneau (1994. p46)
fait la distinction entre «personne stricte » et personne « amplifiée ». Alors,
« je » et « tu » ne sont pas « nous » et « vous », ce que le
singulier est au pluriel.
Dans les exemples
suivants, il ne s’agit pas tant de pluriel que de « pronoms amplifiés »
car « hommes » sur le plan syntaxique et morphologique est le pluriel de
« homme », par contre dans la réalité du discours « hommes » est
une amplification de « homme ».
1. « Je et Nous ». 2. « Il et Ils » .3. « Homme et Hommes »,
Exemples : 1. « Que l’homme s’en est chargé …» .6. «
Qu’un engagement libre des hommes…» . 7. « En tant qu’hommes… » etc.
L’utilisation du pronom
« nous » à la place du pronom « je », répond à celui du «vous» de politesse à la place de « tu ».
Dans un cas comme dans l'autre, c'est-à-dire le pluriel, permet de moduler la prise
en charge de l'énonciation par le locuteur.
La combinaison des
couples de pronoms (je/ vous, je/nous, nous/ vous) par le Président en
s’adressant aux auditeurs, fait que, donne explication aux différents sens que
peuvent véhiculer ces pronoms.
1.2. Les
possessifs : Les pronoms
possessifs font partie de la catégorie des embrayeurs. A travers ces pronoms,
l’énonciateur s’approprie l’énonciation et n’associe personne à ce qu’il dit.
Exemples
: « Mon pays … » le pays de moi. « Aux obligations de ma
foi… ». La foi de moi. D2. «sans ménager mes efforts » les
efforts de moi . »D1 . «Je déclare ma volonté de lutter.. ».D1. «Que m’inspire… » l’inspiration de moi
. D2. « Entre nos deux pays… » le pays de moi et le pays de vous.
D2 .« A nos obligations… » …etc.
2.
Les indicateurs spatiaux
2.1. Les démonstratifs : Nous remarquons que le pronom
personnel « nous » est le plus employé par l’énonciateur. En plus de la
personne de l’énonciateur ou de l’énonciataire dans l’énonciation, le facteur
de temps et de lieu sont très importants. Car c’est à travers ces indices que nous
pouvons situer les personnes de l’énonciation dans le temps et dans l’espace.
Nous citerons
quelques exemples :
Discours
n1 : 1. «que commande la situation de ces dizaines et ces
dizaines de milliers… ».2. «Cela ne doit pas, ».3 « celles de pays voisins… »
.4. « Cette attitude d'ouverture » 5. « Dans ce cadre » 6. « ce fléau qui mine la cohésion » 7. « A cet égard » .8. «Des comportements de ceux
qui continueraient de prétendre » …etc.
Discours n2 : 1.
« Celle que j’effectue présentement… » .2. « En faveur de cette perspective
»3. « Ces éléments réunis … » .4. « Celui de la consolidation de son Etat
républicain »5. « Ce monde.. ». 6. « Tel que celui qui sévit depuis une
décennie ».7. « Comme cela s’est produit »8. « De ceux dont elle attendait le
plus ».9. « A constitué à cet égard un message ».
2.2. Les
éléments adverbiaux Les éléments adverbiaux permettent de situer
l’énonciateur dans son acte d’énonciation.
Exemples :
2. « Permettez-moi, ici… ». 3. « Par là même …». 4. « Devant le déferlement
d’un terrorisme »5. « Les unes après les autres ».
3. Proximité et
éloignement
3.1-Déictiques
temporels
La présence de ce type de déictique est
plus importante que de ceux qui touchent à l’espace, confirme Maingueneau :«
le découpage de l’espace est moins riche que celui du temps »( 1999 . p33). En plus, leur repérage est plus complexe que celui des
déictiques spatiaux, puisque leur « point de repère, c’est le moment où
l’énonciateur parle, Mais, il faut savoir que ces « déictiques temporels ne
sont pas interprétables si on ignore à quel moment cet énoncé-
occurrence a été produit, tous deux constituent des éléments déictiques
temporels » écrit Maingueneau (1999 . p37) .
Le système des déictiques temporels est
plus complexe si on le compare avec le système des déictiques spatiaux, car il
faut faire la différence entre le temps de l’énonciation et le temps utilisé
dans l’énoncé.
a.Le temps de l’énonciation : est le présent de l’énonciation.
1. « C’est
un immense… »D1. 2. « maintenant, notre pays est en proie à de dures
épreuves ,».D1« Maintenant que le spectre de la crise s’éloigne ».D2. 3.
«Je n’évoquerai pas »D2. «vous demanderai-je d'assurer..»D1.4. « Pour
marquer solennellement.. »D2. 5. « Je reste persuadé que de nouvelles
chances … »D2.
b. Le temps de
l’énoncé
1. «
Tragédie qui a ravagé mon pays.. ».D2 .2. « Mais l’Algérie renaît..
».D2.
Les références co-textuelles et les références déictiques sont les
deux genres de références qui nous aident à situer un événement sur l’axe de la
durée.
A partir de ces deux types de références,
on peut différencier deux moments « T » que nous symbolisons par :
− (T1),
moment inscrit dans le contexte verbal : il s’agit alors, de référence co-textuelle.
− (T0),
moment de l’instance énonciative : référence déictique.
C’est par rapport à son propre acte
d’énonciation que le locuteur ordonne la chronologie de son énoncé et l’impose
à l’allocutaire. Ainsi dans les exemples suivants : « Aujourd’hui.. » . « Aujourd’hui dans
nos pays… »
Le morphème « aujourd’hui » et
l’affixe « présent » du verbe ne sont pas compréhensibles et cela si
l’instant de la production de cet énoncé-occurrence est ignoré car ces derniers
sont des éléments déictiques temporels.
Grâce au double jeu que s’effectue la
localisation temporelle en français essentiellement.
Cependant que les adverbes temporels se
répartissent à peu près d’une façon égale entre la classe des déictiques et
celle des relationnels (qui relèvent du système de repérage cotextuel).
Les déictiques temporels qui se présentent
sous la forme d’éléments adverbiaux ou de syntagmes prépositionnels (hier, dans
deux mois…) retiendront particulièrement notre attention à ce niveau.
L’étude des affixes temporels
(informations intégrées aux affixes des conjugaisons verbales, et qui se
répartissent dans les trois dimensions du présent, du passé et du futur)
mériterait une attention particulière.
Le double jeu des formes (déictique et co-textuelle)
est présenté par la dissemblance des formes de la conjugaison verbale ainsi que
les adverbes et locutions adverbiales qui spécifient la réalisation temporelle
de procès.
1.
«l'intégration sociale dans les réalités d'aujourd'hui…
».D1. « C’est un immense privilège que de m’adresser, aujourd’hui,
aux représentants de votre grande nation ». D2. Neutres.
2. «
En ce moment crucial du destin de l’Algérie ». Simultanéité.
3. «des patriotes d'hier.. ».D1. « Hier insidieusement
accolée aux indigènes d’Algérie »D2. Antériorité.
4. « Espère aboutir prochainement à une solution juste et
équilibrée ».Postériorité.
Moment inscrit dans le contexte verbal : il s'agit
alors de référence co-textuelle.
Exemple : 1.« Alors que la planète rétrécit à la dimension d’un
village » Simultanéité.
4. Les
attitudes linguistiques
Le locuteur construit un ensemble
d’images, de jugements (représentations) qu’il associe à une langue donnée, de
ces représentations découlent des attitudes : d’adhésion ou de rejet du
locuteur à la langue.
Dans le domaine de la linguistique, les
attitudes renvoient à des prises de positions individuelles ou collectives . Les
attitudes apparaissent chez un individu ou un groupe d’individus qui, consciemment
ou inconsciemment, et par référence à une identité sociale sur laquelle il s’appuie,
émet des jugements sur des langues.
De ce fait, les locuteurs jugent et
évaluent en attribuant des dénominations : valeurs appréciatives ou
dépréciatives à l’égard d’une production linguistique, à l’égard d’une ou
plusieurs langues.
Dans son acception la plus large, le terme
« attitude linguistique » est employé parallèlement et sans véritable nuance de
sens, à « représentations linguistiques », « norme subjective », « évaluation
subjective », « jugements », « opinions » pour désigner tout phénomène à caractère
épi-linguistique Dans le sens le plus
exact, le terme « attitude » renvoie aux termes de « sentiment », «
comportement », « prise de position ».
Pour
Patrick Charaudeau, tout sujet parlant est susceptible d’avoir
deux types d’identité : une identité sociale et une identité discursive. «
L’identité sociale définit le sujet parlant comme celui qui prend la parole,
qui a un statut social en tant qu’être communiquant et qui est pourvu d’une
intention communicative. L’identité discursive définit le sujet parlant comme
un être de langage qui s’exprime à travers la mise en œuvre du processus
d’énonciation »( Charaudeau
et Maingueneau, 2002 p. 556). Selon Emile Benveniste, le « nous » n’est
pas un pluriel du « je » mais une jonction entre « je » et le « non-je », quel
que soit le contenu de ce « non-je ». Selon le contenu de ce « non-je », il est
susceptible de recevoir, pour Benveniste, deux emplois possibles : « nous » se
dit d’une manière pour « moi + vous » et d’une autre pour « moi + eux»( 1974, , p. 60)
Dans le premier
cas, il s’agit d’un « nous » dit inclusif qui permet au locuteur « je »
d’intégrer l’allocutaire, dans le second il s’agit d’un « nous » exclusif,
toujours à l’égard de l’allocutaire, mais qui permet au « je » d’intégrer
d’autres entités des il(s) ( en dehors du tu ou du vous de l’allocutaire) avec
lesquelles ce « je » entretient un rapport d’affinité quelconque (d’intention, d’action,
etc.).
Le nous :
Le contenu de «
nous » peut être défini ainsi(K, ORECCHIONI,1999, p. 46) :
Je + tu + il (s)
5.1. Les
attitudes du Président
Nous
allons prendre quelques fragments
repérer dans les deux discours qui illustre l’attitude du locuteur
1)- Nous sommes résolus à affirmer notre appartenance au
Maghreb arabe laquelle nous dicte(…) . 2)-Notre appartenance au Monde
arabe œuvrer(…)D1
3.- « Etant musulmans, berbères ou amazigh et arabes, Nous ne
pouvons-nous considérer plus musulmans, plus berbères ou amazigh, plus
arabes que les autres peuples d'appartenance commune… » D1. 4.-« Que
l'Algérie appartient à tous ses enfants... » D1 . 5.-« La langue
française et la haute culture qu’elle véhicule restent pour l’Algérie des
acquis importants et précieux que la réhabilitation de l’arabe, notre langue
nationale et officielle ne saurait frapper d’ostracisme. C’est là une richesse
à même de féconder notre propre culture et c’est pourquoi le français à
l’instar d’autres langues modernes et plus encore en raison de ses vertus
intrinsèques et de son ancienneté dans notre pays, gardera une place qu’aucun
complexe, aucun ressentiment ni aucune conjoncture ne sauraient lui disputer ».D2
Dans
les énoncés cités ci-dessus (1) (2) et (3), le locuteur implique son
allocutaire quel qu’en soit le type d’allocutaire : citoyens algériens
ou personnes présentes durant l’allocution.
Le «
nous » inclusif regrouperait au même titre le Président (locuteur du
discours) et l’ensemble de la communauté algérienne (citoyens algériens).
Autrement dit, c’est dans le cadre de la société plurielle (Président donc
inclut) que le « nous » est utilisé .
Dans
la communication du Président Bouteflika, l’adjectif possessif « ses
» est un déictique, une variante du déictique « nous » renvoie aussi au
Président-locuteur et les citoyens algériens.
Dans
le passage (5), l’adjectif possessif « notre » a la même fonction
qu’un « nous » exclusif, du fait qu’il inclut le locuteur-Président « je
» et la communauté algérienne dans laquelle l’entourage du Président est
intégré, le « non-je » : « eux ».
le «
On » dans l’énoncé (5) fonctionne comme un substitut de « nous
», c'est-à-dire comme un déictique personnel (même lecture comme pour le nous
et le nôtre).
5. Les modalités
Le
concept de modalité est différemment défini par les théoriciens. Charles Bally
utilise la notion de jugement intellectuel, d’autres théoriciens recourent à la
notion d’attitude.
Dans
notre travail de recherche, nous nous contentons d’étudier les valeurs
affectives et évaluatives inscrites dans certains lexèmes, comme les adjectifs
et les adverbes qui nous semblent très caractéristiques et informatifs sur
modalité du discours dans les discours
que nous avons soumis à l’analyse.
Les
évaluatifs axiologiques sont des jugements de valeur, ils sont accompagnés d’un
trait valorisant ou dévalorisant par rapport à la chose décrite Tandis que Les
évaluatifs non-axiologiques ne font pas intervenir les jugements de valeur bien
qu’étant aussi imprégnés de représentations.
5.1.
Les modalités d'énonciation: se rapporte au sujet parlant .Elle
intervient obligatoirement et donne une fois pour toutes à une phrase sa forme
déclarative, interrogative ou impérative. Selon MAINGUENEAU « L’assertion pose
un état de choses comme vrai ou faux d'un point De vue syntaxique, il s'agit
d'énoncé qui comporte un sujet Exprimé et dont le verbe porte des marqueurs de
personne et de Temps» (1999 :46 ). Les faits sont représentés sous formes
d'affirmation par l'utilisation de verbes l'opinion. L’énonciateur énonçant une
prédication choisit, au plan morphosyntaxique entre modalités d’énonciation
(assertion, injonction ou interrogation).
Exemple
: « Et faut-il que, sans fin, dans notre pays bien-aimé, la douleur
et la mort appellent la mort et la désolation? ». cette phrase
interrogative a pour but de traduire les idées du locuteur(le président), c’est
une question rhétorique qui fonctionne comme une affirmation implicite ou bien
déguisées.
5.2.
Modalités d’énoncé: Les modalités d'énoncé rattachent le locuteur a son
énoncé, à travers les attitudes, et les jugements qu’il émet dans son énoncé à
propos d’une situation appréciatives ou dépréciatives. Ces modalités se donnent
une valeur informative sur une réalité donnée, en utilisant la logique (vérité,
fausseté, certitude, probalité... Etc.); ou bien l'état que lui accorde cette
situation d'énonciation (joie, tristesse, confusion... Etc.), elle recouvre un
domaine plus vaste que les modalités d'énonciation. . Ces modalités d'énoncé
peuvent être décelées dans les changements produits sur ce qu'appelle
MAINGUENEAU « la proposition de base »( 1979, p.112).
Par exemple : «
Cette action a comporté de leur part un sens élevé du devoir et de grands
sacrifices ».
5.3. Les
temps verbaux comme marque d'engagement
Nous
avons pu observer lors de notre étude, que les temps verbaux jouent un rôles
très important dans la subjectivité .cette importance se distingue dans
l'utilisation des trois temps de l'indicatif (le présent, l'imparfait et le
passé composé).
- le
présent de l'indicatif : je veux, Je lance, nous devons, Je déclare…
-
imparfait : ne l'auraient pas, était, condamnaient, allait, j'avais soumis...
-
passé composé : j'ai décidé, j'ai conscience, a souillé,...
Ces
trois temps verbaux sont représentés comme des temps de discours qui s'opposent
au temps de récit. Ils placent l'énoncé dans sa situation d'énonciation
6. Les modalités (une subjectivité
au deuxième degré).
Dans le schéma si dessous l'unité
lexicale montrée par l'adjectif contient cette caractéristique de subjectivité,
elle est nécessaire et inséparable de l'adjectif, ou comme le présente
ORRECHIONI « a valeur affective peut être inhérente à l'adjectif» (K- ORRECHIONI, 1999 : p95) L'énonciateur marque sa présence et
exprime son sentiment négatif/positive.
Il y a plusieurs catégories d’adjectifs:( Ibid, 1999,
p. 94)
- célibataire
/ marié
-
jaune / bleu
-
doux
- poignant
Non
axiologiques axiologiques
- grand - bien
- loin - belle
- froid - délicieux
Un énoncé peut comporter
des unités linguistiques aussi bien objectives que subjectives liées aux sentiments,
aux idées, aux croyances et aux jugements de valeur du sujet parlant et/ou
écrivant. la modalité, En tant qu’une des dimensions de la subjectivité, est
une notion universelle relevant du domaine du sens. Elle résulte l’intervention
du locuteur de manière à marquer sa présence par une attitude ou une prise de
position envers son énoncé. L’objet de la linguistique de l’énonciation, ce
sont les traces dans le discours des conditions de production de ce discours et
des différents constituants de la « situation de discours », et les procédés
linguistiques par lesquels le locuteur imprime sa marque à l’énoncé, s’inscrit
dans le message (implicitement ou explicitement) et se situe par rapport à
lui .
L’analyse de
l’énonciation sert à identifier la position qu’il occupe ou s’attribue face aux
objets dont il parle et face à ceux à qui son discours est destiné.
Un modalisateur indique
donc le degré d’engagement de l’énonciateur sur ce qu’il énonce.
« Les modalisateurs sont les éléments linguistiques qui révèlent
non seulement la présence du sujet parlant mais aussi son attitude et sa prise
de position dans son énoncé»( Korkut, O, 2009
: p27 ). Pour qu’il s’agisse de modalisateurs, il doit y avoir une prise de
position ou l’attitude du sujet parlant à l’égard de son énoncé.
6.1. Les modalités affectives et appréciatives
les termes affectifs et
évaluatifs, Dans la langue , qui indiquent les sentiments et le système des
valeurs de l’énonciateur. Ces marques peuvent être des noms, des adjectifs, des
adverbes, des verbes… (K-Orecchioni
,1999 :p 94 ). Nous empruntons à la classification des adjectifs concernant la
subjectivité.
Les modalités affectives
servent à l’expression des sentiments du locuteur alors que les appréciatifs
(et évaluatifs) traduisent le jugement de valeur.
a. Modalités
affectives
Subjectivité affective
s’inscrit dans la parole par l’emploi des termes concernant les sentiments, les
affects, les émotions, les passions…
Exemple : 1. «
la construction d'un Etat fort et juste ».2. «Dans notre pays bien-aimé ». 3. «
d'une barbarie criminelle ; 4.le mauvais génie des hommes »…etc.
Ces expressions qui sont
à considérer comme subjectives dans la mesure où elles indiquent que le sujet
d’énonciation se trouve émotionnellement impliqué dans le contenu de son
énoncé. Dans ces passages l'unité lexicale montrée par l'adjectif contient
cette caractéristique de subjectivité, elle est nécessaire et inséparable, ou
comme le présente ORRECHIONI « a valeur affective peut être inhérente à
l'adjectif» ( ibidem,
1999:p95 ). L'énonciateur marque sa
présence et exprime son sentiment négatif/positif dans ces extraits.
b. Modalité évaluative non-axiologique
Selon Kerbrat-Orecchioni,
cette classe comprend tous les adjectifs qui, sans énoncer de jugement de
valeur, ni d’engagement affectif du locuteur (du moins au regard de leur
stricte définition lexicale : en contexte, ils peuvent bien entendu se colorer
affectivement ou axiologiquement), impliquent une évaluation qualitative ou quantitative
de l’objet dénoté par le substantif qu’ils déterminent, et dont l’utilisation
se fond à ce titre sur une double norme. C’est une subjectivité relative puisqu’il a un contenu
dont la valeur peut changer d’une personne à l’autre.
Exemple : 1.
« notre grand pays » ; .2.«Loin de toute surenchère ».3. « Cette action a
comporté de leur part un sens élevé du devoir et de grands sacrifices » ;.4. «
la gestion des affaires communes et perverti gravement le sens de l'Etat »
; naturellement ; notamment ; nombreux ; …etc.
c. Modalité évaluative axiologique
Les appréciations et les
dépréciations sont des phénomènes complexes liés aux états psychiques, aux
jugements de valeur, aux croyances, aux intuitions, aux intentions. le locuteur émet un jugement de valeur qui
garde les traces de ses évaluations.
Exemple : 1. «marquées
par le déchaînement des démons de la haine » dépréciation ; .2.
«Le second volet douloureux de la crise que nous vivons » dépréciation ; .3.
« Domination, ai-je dit, car c’en est bien une que ce déni de solidarité » appréciation.
c.1. Les verbes subjective : l'utilisation de toute unité lexicale, a la possibilité d'être
considéré comme subjectif, et les verbes se conforment à cette règle. les
verbes d’ (opinion, Les verbes
locutoires (déclaratifs, Les verbes de
sentiments, Les verbes occasionnellement subjectifs...etc.) ces verbes
démontrent le taux d'adhérence aux idées de la personne .ces verbes servent à
déterminer le degré d'implication du locuteur dans une situation d'énonciation.
• Je lance ; Nous devons ; Je déclare ; J'affirme ; Nos actions
doivent ; C'est pourquoi j'ai ordonné ; Il devra faire ; doit s'attacher ; il
se doit ; , je serai ; devront être.
c.2. Les adverbes subjectifs : Il existe de même des adverbes modaux qui informent sur la position
du journaliste vis-à-vis de son énoncé. Ils expriment la vérité, la fausseté ou
l'incertitude.
Exemple : justement ;
essentiellement ; pleinement ; naturellement ; conformément ; douloureux ;
fondamentalement ; renforcement ; seulement ; totalement ; indéfiniment ;
réellement ; concrètement ; également ; notamment
L'utilisation de l'adverbe « évidemment » nous
démontre que le locuteur voulait vraiment vivre dans un gouvernement idéal.
L’adverbe «justement » démontre que la proposition
donnée est archi nulle et en plus elle vient d'un chef d'état.
7. La modalité et la subjectivité
Par la subjectivité, la
langue offre plusieurs moyens pour montrer l’engagement de de l’énonciateur par
le biais de diverses parties de discours, non seulement que par des
modalisateurs, qui peuvent situer l’énonciateur dans une position subjective
dans son discours. la subjectivité et la modalité ont donc de multiforme.
De ce fait, la modalité,
une des dimensions de la subjectivité, se réalise a travers les marques
linguistiques comme (attitude énonciative du locuteur devant ce qu’il énonce.
a. Le présupposé et le sous-entendu
Dans tout énoncé, on
pourra distinguer un posé et un présupposé. Catherine Kerbrat-Orecchioni
affirme que «Toutes les informations qui, sans être ouvertement posées, sont
cependant automatiquement entrainées par la formulation de l’énoncé, dans
lequel elles se trouvent intrinsèquement inscrites, quelles que soit la particularité
du cadre énonciatif » ( Georges-Elia-sarfatti, P57, Ed2) . Les
sous-entendus se caractérisent par le fait que l’interlocuteur se réfère à des
connaissances extralinguistiques, pour saisir l’intention, la signification et
le sens réel des discours cachés dans les énoncés sous-entendus. et
l’évaluation du sujet parlant.
Exemple : « l'Algérie n'a pas sombré » ,un énoncé posé porte certainement des présupposées enrichissant l’arrière-plan
de l’allocutaire par de nouvelle informations comme :« l’Algérie est sombré ».
7. Polyphonie vs dialogisme
Autres effets d’incorporation énonciative celle de la
polyphone et dialogisme qui manifestent largement dans les deux discours, elles
créent des formes d’hétérogénéité énonciative dans le corpus. la théorie de l’hétérogénéité
se fonde sur la perspective de la dialogation (polyphonie et dialogisme)
et l’inter-discours Selon (Authier‑R,1984 ). Notre analyse prendra des exemples de chaque perspective.
7.1.Polyphonie (la négation)
Exemple : « Plongée dans une mer d'épreuves que lui ont imposées le destin et
le mauvais génie des hommes, l'Algérie n'a pas sombré » ; « Le fait colonial, notamment, ne
saurait être ignoré »
La réfutation, constitue
la valeur par défaut de la négation. Ainsi, dans les exemples déjà mentionnés,
il n’y a pas d’élément qui fait obstacle à l’interprétation polémique, du fait
que toute la proposition est concernée par la négation, et que l’énoncé nié est
facilement repérable :
Exemple :
Pdv1[1]
: On démontre son patriotisme par de
simples slogans.
Pdv2 : On ne
démontre pas son patriotisme par de simples slogans. (Le pdv1 est injustifié)
La signification et la
structure syntactique de la phrase nié contribuent considérablement à
l’interprétation de la négation.
Les verbes de modalité
pouvoir, devoir, falloir, savoir1 véhiculent la même
l'idée d'une alternative, c'est-à-dire d'une polyphonie. ces verbes de modalité de part leurs sémantismes, entraînent une
polyphonie lorsqu'ils sont combinés avec la négation.
Le point de vue
sous-jacent incite ainsi à une action. Cette incitation est ensuite réfutée par
la négation: « il faut faire x », et neg[2] «
il faut faire x » . Les verbes
modalisateurs pouvoir, savoir, et
devoir, qui accompagnant les négations,
marquent, à la fois, la présence et la prise de position subjective du
locuteur.
Exemple : « La question de nos valeurs et des
fondements de l'identité algérienne a été tranchée définitivement, et il ne
saurait être toléré une quelconque remise en cause ou occultation. Cela ne
doit pas, cependant, nous conduire à un repli sur soi régressif et à un
sectarisme borné, étranger aux valeurs mêmes dont nous nous réclamons, et qui
ne pourrait que nous faire tourner le dos au progrès.. ».
« Mais les larges perspectives qui s'ouvrent à nous ne
doivent pas nous faire oublier le concret qui est à nos pieds, un concret
vécu et qui réclame son dû … ».
7.2. Interrogations négatives : Questions rhétoriques
Les questions rhétoriques, lorsqu'elles sont niées, sont centrales
pour la polyphonie dans les textes, à partir du moment où elles explicitent les
points de vue opposés.
Exemple : «Et comment ne pas évoquer dans ce
chapitre le drame du logement avec la cohorte de frustrations, d'expositions
aux misères sociales, d'entraves à l'accomplissement individuel, à l'harmonie
et à la dignité de la vie familiale qu'il provoque.. »
a- L’insertion de l’allocutaire dans les questions rhétoriques
Les questions rhétoriques sont posées, pour affirmer quelque chose,
le locuteur principal pose une question dans le but de faire entendre sa propre
opinion. la question rhétorique niée est
une stratégie qui consiste à présenter
trois points de vue, dont l'un est réfuté. Il s'agit d'un dialogue virtuel que
l'énonciateur dirige avec ses interlocuteurs.
Pronom
comme exemple : « Et comment ne pas évoquer dans ce chapitre le drame du logement
avec la cohorte de frustrations, d'expositions aux misères sociales, d'entraves
à l'accomplissement individuel, à l'harmonie et à la dignité de la vie
familiale qu'il provoque...
».
Dans cet exemple l’interrogation et la négation déclenchent deux
points de vue en opposition. Les deux points de vue sont orientés vers deux conclusions en contradiction :
«Le moment n’est-il pas venu d’atténuer cette
pression, à la longue intenable et finalement contre-productive
? ».
pdv1 : Le moment
n’est pas venu pour atténuer cette pression. (C[3])
pdv2 : Le moment
est venu pour atténuer cette pression. (C’) La question rhétorique posée par le
locuteur incite l’allocutaire à tirer la conclusion visée, et donc de prendre
en charge, lui aussi, le point de vue conclusif : « Oui/si, le moment est
venu pour atténuer cette pression».
Un
autre type de la polyphonie qui est (le Dialogisme).
Bouteflika utilise souvent le pronom démonstratif ce qui est un
effet déictique de présence comme le dit Ducrot : « le
démonstratif n’étant pas à la place que si l’objet est la ; l’utilisation
du démonstrative permet de donner l’impression que l’objet est la ».
Exemple : « peuple algérien, aujourd’hui l’heure
est venue d’un nouvel élan(…)cet élan est possible » . ainsi
l’énonciateur essaie de mettre l’accent sur ce qu’il avait dit est de ce fait ,
attirer l’attention des autres.
Parfois, on peut constater que la même phrase peut exprimer deux
types de dialogation . Par exemple : « et c’est pourquoi, il m’est
difficile, monsieur le président,… » . C’est donc un dialogisme
interlocutif car il y a une formule d’adresse qui est mise en incise et qui
sollicite une réponse de la part de son destinataire.
Le dialogisme inter-discursif se repère à travers le syntagme nominal
exemple : « une fois encore » qui désigne
la reformulation des propos de l’autre par l’énonciateur.
La citation mise en
guillemets est la plus claire d’une relation inter-discursive exemple quand
Bouteflika cite les paroles suivantes : « Dieu, nous dit le
coran, a proposé « aux cieux, a la terre et aux montagnes, la
responsabilité, ils ont refusé de la porter et (…) s’en est chargé ».
Aussi dans l’expression,
en baptisant l’homme, « maitre et possesseur de la nature »
qui se réfère a René Descartes et qui formula cette idée, Bouteflika en outre,
utilise souvent le mode conditionnel exemple : « qu’il me
suffise, cependant de souligner que tous ces éléments réunis révèleraient très
vites leurs limites et s’avèreraient lettre mort… »
Conclusion partielle
Au terme de ce chapitre,
nous sommes intéressé au moyens
d’implication du sujet explicites ou
implicites dans son discours, nous
pouvons dire que chaque locuteur est confronté à ses traces c'est-à dire qu'il
est très difficile de ne pas marquer sa présence dans son discours. Nous
constatons que Bouteflika s'engage de
différentes reprises dans son discours, puisque la présence et
l'émergence des indices énonciatives que ce soit déictiques ou modalités, et en
particulier l’usage du « nous »
dans et ses variantes fonctions de même
l'émergence du « je » puisque c'est la marque la plus explicite
dans l'analyse de la subjectivité énonciative).
Notre analyse nous a révélé que le sujet parlant à un degré
de responsabilité dans le choix discursive des moyens linguistiques pour s'exprimer explicitement
ou implicitement. Cela dit, que sa subjectivité peut être explicite, flagrante
ou apparente, il s'agit de s'impliquer pleinement par sa propre personne dans son
discours, c'est-à-dire s’impliquer a travers le (je) le (nous), comme il peut
également implicite, puisqu'elle n'appelle pas ouvertement le locuteur. ORRECHIONI
à travers sa grille affirme que l'utilisation des adjectifs, verbes et adverbes
de subjectivité, évalue le rapport qu'entretient le locuteur avec son énoncé. La
théorie de polyphonie au moyens d’implications du sujet énonciateur et crée s’apparue comme hétérogénéité énonciative dans
le discours de Bouteflika.