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Analyse de l'hétérogénéité énonciative Dans le discours politique de Bouteflika 2

خط المقالة

 

1. Le discours 

          Selon les différentes définitions qu’on peut citer sur la notion du discours nous arriverons à une réalité que tout ce qui implique un locuteur et un interlocuteur donne naissance à un discours. Ainsi, le terme du discours n’est pas utilisé pour désigner uniquement un discours présidentiel ou prononcé par un président d’un parti politique quelconque.  Selon Dubois :«  le discours est le langage mis en action , la langue assumé par le sujet parlant ».(1999.p94).

          Dans la théorie de l’énonciation de  Benveniste , le discours se réfère à la mise en fonctionnement de la langue et par voie de conséquence se trouve inséparable de l’instance d’énonciation ( tout ce qui réfère au je-tu, ici, maintenant du locuteurs).

Benveniste définit le discours comme suit : «(…) le discours et le langage mise en en action , et nécessairement entre partenaires » (1974,t1 :258). cela signifie que le discours n’est pas comme étant une prise de parole , c’est une action de dire ou d’écrire pour une idée dans le but de l’interprétation.

 

1.1.Le discours politique

           Le discours politique est considéré comme un rapport avec la gestion du pouvoir. Parce qu’il a un don de convaincre, par la parole, l’auditoire en persuadant les assemblées politiques. Maingueneau, affirme que :  «  les textes relevés du discours politique ne sont habituellement lus que pour être mis en relation avec un extérieur ; situations, circonstances»( Maingueneau, 94/2010) . c’est-à-dire que les textes sont utiles que pour des circonstances et des occasions bien déterminées, en fait «  le discours dit politique est , au sens restreint , une forme de la discursivité par laquelle un locuteur poursuit l’obtention du pouvoir[1]».

          Le discours politique est le plus analysé ces dernières années les hommes politiques trouvent que le discours est comme le seul  moyen pour affronter leurs concurrent en donnant des arguments. Chaque mouvement politique utilise une méthode raisonnable ou convenable pour atteindre ses objectifs.

          Selon Marchand, le discours politique  peut se définir par quatre traits essentiels : il est, ou peut-être, didactique : quand il enseigne une doctrine, analyse une situation ; il est toujours  polémique : plus ou moins, selon le propos ou la situation ; il est performatif et injonctif : quand il appelle à l’action, lance des mots d’ordre , énonce les buts à poursuivre ; il cherche la tension maximale pour établir la communication ou forcer l’ adhésion (1972, p193)

           La dimension polémique, du discours politique se trouve dans les propos du politologue Maurice Duverger qui reconnait  à ce langage quatre formes de stratégies, .il s’agit des stratégies discursives et oratoires de camouflage, de démasquage, de concession et d’ironie.

           Windisch, une autre voix qui caractérise le discours politique comme lieu de manifestation et de représentation du conflit, avec ce qu’il comporte comme méthode de détruire, de disqualifier , d’enterrer l’autre, l’adversaire, bref de lui infliger le K.O. verbal.

 

1.2.Typologie de discours politique

          Il existe plusieurs types de discours politique  parmi lesquels : le discours  délibératif, le discours judiciaire et le discours épidictique.

a-Le discours délibératif : vise la réalisation d’une action, c’est-à-dire, ce qu’il faut faire ou ce qu’il ne faut pas faire. L’énonciateur voudrait amener son public à prendre une décision, à penser ou à agir comme il entend. Il est également un discours persuasif par exigence. Il correspond aux grands discours idéologiques qu’il soit de nature politique ou religieuse.

b- Le discours judiciaire : quant à lui, il vise les actes d’accusation et de défense. Il consiste à savoir si l’accusé a accompli ou pas un acte injuste déterminé, c’est l’exemple des employés devant l’employeur.il émerge beaucoup plus dans les tribunaux.

c- Le discours épidictique : il montre, devant les auditeurs, ce qui est beau, digne d’imitation et ce qui est laid à éviter dans les actes des individus ou dans un groupe social ( Laurent Pernot, 2000, p.351).

d- Le discours éloctoral : c’est l’un des type de discours politique .ce dernier est produit par un homme de politique à l’approche des élections. Ce concept est défini comme : « la fluctuation de la production et de l’emploi provoques par la manipulation de l’économie à des fins électorales[2] ».

 

1.1.2-L’identité

          La conception particulière que lui attribue l’analyse du discours à travers la définition de Chareaudeau est :«  ce qui permet au sujet de prendre conscience de son existence qui se constitue à travers la prise de conscience de son corps, de son pouvoir ; de ses jugements et de ses actions[3] ». Dans ce sens ,l’identité peut nous emmener dans différents aspects idéologiques . il y en a plusieurs identités telles que culturelles, religieuses et politique. Cette dernière à été  un lieu de questionnement pour Catherine Wihtol Wenden  ou elle s’interroge sur la place de cette identité (politique) dans le domaine de la politique , elle affirme que : « la politique est habituellement fondée sur des appartenances identitaires  (…) l’identité politique comme toutes les autres, n’est jamais acquise : c’est-à-dire le fruit d’une construction sociale, d’une lutte et d’un conflit politique ou idéologique, d’une tension sociale» (C,W,DE Menden 1995,p495). donc, on comprend  tout simplement que l’identité politique est le resultat d’un fait sociale.

 

 

1.1.3. Discours et subjectivité

            La subjectivité, en tant que notion, suggère ce qui a rapport à la personnalité du sujet parlant , à ses impressions, à son affinité, à ses états  de conscience.

Benveniste voit dans cette notion «  l’unité psychique qui transcende  la totalité des expressions qu’elle assemble, et qui assure la permanence de la conscience.» elle est donc la capacité du locuteur à se poser comme sujet » (Benveniste, 1966,p269).

Suivant  le raisonnement de Benveniste, subjectivité et langage sont intimement liée, le langage, dit-il , est la possibilité de la subjectivité qui en constitue «  une propriété fondamentale » ( Ibid,p.263 ).

k-Orecchioni est aussi de cet avis, qui croit qu’ « aucun lieu langagier n’échappe à l’emprise de la subjectivité » ( p.117  ), la même idée se trouve chez Ricœur pour qui le langage est un mode d’être dans l’être (1969,p261 ). La subjectivité parait inhérente à l’exercice même du langage qui contient toujours les formes linguistiques appropriées à son expression ( Benveniste , 1966,p.263).

2.La théorie de l’énonciation

2.1. L’énoncé

          c’est le résultat de l’énonciation , comme un produit pour un acte de production, il doit la règle de cohésion :le choix de chaque constituant de l’énoncé est déterminé par le choix e l’ensemble de l’énoncé. «  l’énoncé doit également répondre à une exigence d’autonomie : le choix de l’énoncé ne dépond du choix d’un ensemble plus vaste dont il serait un élément » . de ce fait , on suppose tout unité linguistique en dehors de la situation d’énonciation n’est pas un énoncé.

          Le terme est très polémique , il est présenté selon Ducrot comme le produit ou le résultat d’un acte, puisqu’il s’agit d’une réalisation d’une phrase dans une situation donnée.(Ducrot :1980 :07).

          Benveniste affirme que : «  ce que produit un locuteur , ce qu’entent un auditeur , ce n’est (donc) pas une phrase, mais un énoncé particulier d’une phrase. (Benveniste , 1974 :81)

 

2.2.L’énonciation

           la langue se met en exercice à chaque fois que nous parlons et nous produisons un énoncé, qui peut se répéter mais l’acte en lui-même est à chaque fois unique et individuel. Si l’énoncé est le produit ou le résultat de cette mise en exercice de la langue, donc l’énonciation représente l’acte de production de cette énoncé.

          C’est à partir d’un point de vue structuraliste que Benveniste a commencé de rechercher  comment chaque personne s’oppose à l’ensemble des autres ?. Il a brisé la clôture du système des signes et à l’ouvrit vers la réalité du monde.

en effet, elle est définie comme : «  la mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d’utilisation »( Benveniste,1974 :80). Cela explique l’intégration de l’aspect extralinguistique pour expliquer les phénomènes langagiers.

          L’énonciation , est l’acte même de produire un énoncé , ce que Benveniste qualifie de «  conversion du langage en discours », cet acte qui est individuel d’appropriation de la langue , constitue la première marque formelle de toute énonciation .il est pris en charge par un énonciateur , dans un cadre spatio-temporel donné, et il est destiné à un co-énonciateur. La subjectivité pour Benveniste se défini comme la capacité du locuteur à se poser comme « sujet ».

          Ce sujet se défini non par le sentiment que chacun éprouve d’être lui-même , mais comme  l’unité psychique qui transcende la totalité des expériences vécues qu’elle assemble, et qui assure la permanence de la conscience pour lui , cette subjectivité « n’est que l’émergence dans l’être d’une propriété fondamentale du langage .est « Ego» qui DIT « égo » ( Benveniste, 1966,p.259).

          C’est à Benveniste que reviens le mérite d’avoir clairement séparer l’énoncé et l’énonciation, ca spécificité réside dans son intérêt à étudier cette dernière .il a amorcé une rupture fondamentale avec la linguistique structurale en posant le postulat suivant :

« on peut enfin envisager une autre approche, qui consisterait à définir

l’énonciation dans le cadre formel de sa  réalisation(…) avant l’énonciation, la langue n’est que la possibilité de la  langue. Après l’énonciation la langue est effectuée en une instance de  discours qui émane d’un locuteur, forme sonore qui atteint un auditeur et  qui suscite une autre énonciation en retour » ( Benveniste, 1974,p.259).

          cependant, Benveniste exploite une voie qui permet de cerner l’énonciation dans le cadre de sa réalisation en précisant que le résultat de cette dernière est le discours qui renvoie à «l’acte même de produire un énoncé » et non pas «au texte de l’énoncé » ( Ibid p81 ). cet acte est une appropriation de la langue par le locuteur qui accompli un ensemble d’opération afin de construire et faire passer son message. Benveniste a ouvert la voie des études relatives à l’ancrage énonciatif qui suppose que tout énoncé est propriétaire des indices de son énonciation.

            En effet , tout sujet parlant laisse des traces dans ses productions langagières, Benveniste a donc proposé de regrouper l’ensemble de ses signes qui renvoient aux paramètres de l’énonciation .il s’agit des indicateurs dont les termes « embrayeur » et « déictique » sont les plus répondus chez les linguistes.

         Autrement dit, ces indices mobilisés par le sujet parlant pour la réalisation de son énonciation constituent un sous-système complexe de signes de la langue et Benveniste les considère comme « des formes vides que chaque locuteur en exerce de discours s’approprié et qu’il rapporte à sa personne» ( 1966, pp261.262 ), ces signes sont dénué de sens et « n’ont aucun contenu en dehors de l’énonciation produite ».Ils sont les mêmes pour tous les locuteurs mais varie selon l’usage. Selon lui , l’énonciation  convertit le langage en discours , il s’établit un contraste avec l’opposition plus traditionnelle entre langue et discours. cette conversion est immédiatement liée à la question du sujet et de la subjectivité.

             Orecchioni a apporté sa contribution au développement de la théorie

énonciative en partant de la reformulation faite sur le schéma de la communication linguistique de Jakobson, dont elle propose de faire appel aux compétences humaines pour rendre compte de la réalité communicative, en élargissant le domaine de la linguistique à la compétence paralinguistique, idéologique et culturelle ainsi que leurs déterminations psychologiques et les contraintes liées à l’univers du discours.

            La linguiste fait reliée, par l’opération d’encodage et de décodage, l’émetteur et récepteur, cette conjoncture qui est déterminé par ces facteurs. Elle affirme toutefois que l’énonciation ne peut être saisie en tant que telle, en tant qu’acte de production au moment de la production, mais seulement à travers les traces laissées dans son produit, l’énoncé.

            Elle souligne que : «  faute de pouvoir étudier directement l’acte de production, nous cherchons à identifier et à décrire les traces de l’acte dans le produit, c’est-à-dire les lieux d’inscription dans la trame énonciative des différents constituants du cadre énonciatif » (1999,2006,p.34 ),elle établit ainsi à travers deux types de glissement sémantique une synthèse selon laquelle : « l’énonciation est le mécanisme d’engendrement d’un texte, le surgissement dans l’énoncé du sujet d’énonciation , l’insertion du locuteur au sein de sa parole » ( ibid,p.34). De ce fait, elle posera deux type d’énonciation, quelle oppose ainsi ; étendu vs restreint

a-      L’énonciation étendue : une extension linguistique de l’énoncé et les différents éléments constitutifs du cadre énonciatifs à savoir : d’une part, les protagonistes du discours (émetteur et destinataire(s)), et d’autre part (situation de communication) dans laquelle figure les circonstances spatio-temporelles et les conditions générales de production et réception du message. Cette approche du fait énonciative se résume chez elle à « des unités linguistiques, quels que soient leur nature, leur rang, leur dimension, qui fonctionnent comme indices de l’inscription au sein de l’énoncé de l’un et/ou l’autre des paramètres qui viennent d’être énumères, et qui sont à ce titre porteuses d’un archi-trait sémantique spécifique que nous appellerons énonciative » ( ibid,p.35).

b-     L’énonciation restreinte : cette conception est réduite chez Orecchioni à l’un des paramètres du carde énonciatif à savoir ; le scripteur , et c’est précisément à cette attitude descriptive qu’elle considère comme faits énonciatifs ; « les traces linguistique de la présence du locuteur au sein de son énoncé, les lieux d’inscription et la modalité d’existence, de ce qu’avec Benveniste nous appellerons « la subjectivité dans le langage ». L’énonciation selon Orecchioni est envisagée comme «la recherche des procédés linguistique ( shifters, modalisateurs, termes évaluatifs, etc.) par lesquels le locuteur imprime sa marque a l’énoncé, s’inscrit dans le message( implicitement ou explicitement) et se situe par rapport à lui ».On comprend par cela, que la notion d’énonciation chez la linguiste est intimement liée à celle de la subjectivité, dont elle énonce

 que : « qu’aucun lieu langagier n’échappe à l’emprise de la subjectivité », ou encore que «  toute unité lexical est , en un sens , subjective ».dans ce fait, Orecchioni élargie ainsi les travaux de Benveniste en ajoutant aux autres déictiques, les marques permettent l’expression de la subjectivité.

 

2.3. La scène énonciative :  Selon Maingueneau ( 2004,pp.197-210), différents modèles de situation de communication ont été identifiés par les analystes. Ces modèles mobilisent en général sept paramètres qui articulent le discours à la situation de communication. Il s’agit de la finalité visée par le discours ; des statuts des partenaires auxquels s’attachent leurs droits, leurs devoirs et leurs savoirs ; des circonstances, c’est-à-dire un certain type de lieu et de moment appropriés à la réalisation du discours ; d’un mode d’inscription dans la temporalité qui peut se faire sur divers axes (dont celui de la durée du discours) ; d’un support c’est-à-dire ce qui a rapport à la dimension « médiologique » du discours ; d’un plan de texte et enfin d’un certain usage de la langue propre au genre du discours.

          La scène d’énonciation désigne une situation de discours considérée « de

l’intérieur », « à travers la situation que la parole prétend définir, le cadre qu’elle montre (au sens pragmatique) dans le mouvement même où elle se déploie. Un texte est en effet la trace d’un discours où la parole est mise en scène » (ibid,pp.197-210). La scène d’énonciation comprend, selon Maingueneau, trois scènes complémentaires qui permettent de saisir le discours à différents niveaux de sa structuration : la scène englobante, la scène générique, la scénographie.

 

3. L’instabilité énonciative

          L’énonciation se donne comme objet d’analyser les voix qui traversent le discours et de repérer les places énonciatives que le locuteur les construit au sein de ces voix. L’approche énonciative examine les phénomènes d’implication du locuteur comme les modalités, modalisation qui prend en compte les voix convoqués dans son discours .elle aborde le phénomène de distanciation en mobilisant des opinions et des points de vue.

3.1.La notion du sujet parlant : Patrick chaudeau et Dominique Maingueneau (2002, pp.556-557 ) parlent des mêmes concepts sous l’expression grammaticale de sujet parlant. Pour essayer de les classer , il proposent de les distinguer selon deux critères qui s’entrecroisent :

1-     L’opposition entre locuteur externe/ interne au discours ;

2-     L’opposition production / réception.

           L’opposition locuteur externe / interne au discours repose sur l’hypothèse que tout sujet parlant est susceptible de disposer de deux identités : une identité sociale et une identité discursive.

Ø  a-L’identité sociale définit le sujet parlant comme celui qui prend la parole, qui a un statut social- en tant qu’être communiquant- , et qui est pourvu d’une intention communicative . C’est le locuteur.

Ø  b-L’identité discursive définit le sujet parlant comme un être de langage qui s’exprime à travers la mise en du processus d’énonciation . c’est l’énonciateur.

L’opposition  production/ réception, renvoie aux rôles que tiennent les partenaires d’un verbal au sein de son déroulement. Il tiennent, successivement et alternativement , le rôle de celui qui produit l’acte de langage à l’adresse d’un autre , et de celui qui reçoit un acte de langage et tente de l’interpréter (ibid, p.557 ).

3.2. La prise en charge énonciative et hétérogénéité : C’est le locuteur qu’il se présente dans ce cas comme l’origine du contenu sémantique de l’énoncé , il s’identifie avec l’énonciation qu’il met en scène comme dans l’emploi de l’indicatif , il assume da ce cas sa responsabilité énonciative en prenant en charge le contenu exprimé dans l’énoncé. L’ensemble des mécanismes linguistiques relatifs au positionnement du scripteur dans un texte relèvent du champ englobant de l’énonciation et de la notion plus restrictive de prise en charge énonciative.

 

4.Formes d’hétérogénéité énonciative 

           C’est par l’intégration de d’autres voix dans le discours du locuteur que résulte des possibilités énonciatives, ces possibilités configurent la langue en permettent à tout discours de constitue une entité polyphonique : chaque utilisation évoque d’autres utilisation , d’autres scénarios ,et d’autres énonciateurs.

          Elle  renvoie à toute la complexité des formes et des manifestations linguistiques , discursives et textuelles qui « inscrivent de l’autre dans le fil du discours »( Authier.R,1984 :98).cette complexité englobe des phénomènes tels que la distanciation , le degré de prise en charge énonciatif…etc.

           Authier inscrit la double nécessité d’un ancrage dans la linguistique et d’un appui à des extérieurs théoriques. Les extérieur théoriques convoqués sont la sémantique discursive de M.Pécheux la théorie de l’intersubjectivité , le dialogisme bakhtinien et la locanienne du sujet selon locan, le rapport au réel des sujets humains passe par le langage , le sujet est «  l’effet du langage ». la langue n’est pas un instrument de maitrise du réel mais un interprétant du réel, comportant ainsi l’inadéquation entre ces deux hétérogène que sont la langue et le réel. Authier  appelle hétérogénéité constitutive ce qui est «  l’autre dans l’un » et l’hétérogénéité montrée ce que le sujet montre autre dans son discours : ces marques explicites d’hétérogénéité par les quelles «  le sujet s’évertue, en désignant l’autre, localiser, à conforter son statut de l’un »(Authier –R, 1982 :145).

          La mise en doute du statut de sujet parlant unique se trouve à la base de tout approche ( linguistique ou bien sociologique ) de l’hétérogénéité énonciative. Maingueneau  affirme que l’une des dimensions fondamentales du discours est le fait qu’il est traversé par le déjà-dit et par fois le à-dire. (1981. p97).

          En ce sens l’énonciateur se trouve rapporter des propos tenus par lui-même ou un autre locuteur dans une autre situation d’énonciation.

Hétérogénéité constitutive est celle qui permit d’exprimer le fait que toute parole est transverse d’une multitude de voix , mémé si le locuteur , par son discours, semble manifester une opinion toute personnelle.

          Hétérogénéité est lorsque le locuteur , consciemment ou non , met en scène une pluralité de voix dans son discours.(vion,1998).

 

4.1.La subjectivité dans le langage

            La subjectivité, en tant que notion, suggère ce qui a rapport à la personnalité du sujet parlant, à ses impressions, à son affinité, à ses états de conscience. il est devenu presqu’un truisme d’affirmer que le langage est par essence subjectif.

           La subjectivité telle qu’elle est pensée en linguistique c’est-à-dire subjectivité dans le langage, est l’ensemble des (procédés linguistiques (…) par lesquels le locuteur imprime sa marque à l’énoncé, s’inscrit dans le message (implicitement ou explicitement) et se situe par rapport à lui (…). Il s’agit des marques linguistiques qui révèlent l’attitude du sujet parlant à l’égard de son  interlocuteur, de lui –même et de son propre énoncé ( Devilla,2006 :15).

          Benveniste affirme que lorsque le sujet se déclare locuteur en assumant la langue , il implante alors l’autre en face de lui , quel que soit le degré de présence qu’il attribue à cet autre . tout énonciation est explicite ou implicite, est une allocution , elle donne postulat a un allocutaire ( Benveniste, pp 12-18).

          Paveau, va au-delà de l’intersubjectivité , pour elle , la subjectivité , ou intérogentivité permet de mieux rendre compte de l’hétérogénéité des agent cognitifs humais et non humains , individuels et matériels, naturels, et artéfactuels ( Paveau,2009, pp. 21-31 ).

 

4.2.La notion «  bakhtinien » de polyphonie

Le terme de  polyphonie issu d’une métaphore musicale qui tourne le regard vers une pluralité de voix qui manifestée dans le discours.

          Les approches énonciatives, développées depuis les années soixante-dix,

abordent la question de la subjectivité dans la langue, la présence de voix dans le

discours, la place que se construit le locuteur dans cette diversité de voix, les

Attitudes qu’ils adoptent ainsi que le degré de distanciation par rapport aux contenus mis en scène.  

          En effet, les chercheurs ont une nécessité de théoriser la présence des sujets dans leurs discours. cette nécessité les a conduit, depuis Bally, de faire distinguer le sujet parlant, locuteur, énonciateur et à retravailler les concepts de modalité et de modalisation.

« Toute causerie est chargée de transmissions et d’interprétations des paroles

d’autrui. On y trouve à tout instant une “citation”, une “référence” à ce qu’a dit telle personne, à ce qu’”on dit”, à ce que “chacun dit”, aux paroles de

l’interlocuteur, à nos propres paroles antérieures, à un journal, une résolution,

un document, un livre... La plupart des informations sont transmises en général

sous une forme indirecte, non comme émanant de soi, mais se référant à une

source générale non précisée : “j’ai entendu dire”, “on considère”, “on pense”. (...) parmi toutes les paroles que nous prononçons dans la vie courante, une bonne moitié nous vient d’autrui ».(Bakhtine, volochinov,1929-1977)

           Cette diversité de voix dans le discours illustre l’existence d’un dialogue à vaste échelle avec des opinions et des points de vue existants, c’est une hétérogénéité montrée qui implique que le locuteur explicite les voix qu’ils convoquent dans son discours.  Alors que  la voix de locuteur s’articule aux autres voix, même si  la référence à la notion de la polyphonie ne parait pas déplacée.

 

4.2.1.Polyphonie énonciative

La théorie de la polyphonie d’Oswald Ducrot a subi un nombre de modifications avec le temps, elle a été exposé à trois reprises dans Ducrot(1980), Ancombre-Ducrot (1983), et Ducrot (1984). La dernière version présente le titre d’Esquisse d’une théorie polyphonique de l’énonciation.

         Le concept d’énonciation dans les écrits antérieurs de Ducrot qu’il est appréhendé comme une activité , il propose  de la définir comme l’émergence d’un énoncé : «  j’appellerai « énonciation » l’évènement , le fait que constitue l’apparition d’un- énoncé- apparition que la sémantique linguistique décrit généralement comme l’actualisation d’une phrase (…) le concept d’énonciation dont je vais me servir(…) n’implique même pas l’hypothèse que l’énoncé est produit par un sujet parlant » ( Ducrot,1980,pp.33-34).

          Une telle décentration du sujet pouvait favoriser la problématique d’un locuteur non responsable de ses dires.

 

 

4.2.1.1.La distinction locuteur/ énonciateur

a. Locuteur

             Le locuteur est celui qui produit l’énoncé et donc celui qui , se plaçant au centre de l’énonciation, cela est dans le prolongement de Bally et de Ducrot, et par conséquent celui qui dispose des déictiques personnels , spatiaux et temporels. Mais au contraire à ce qui a peut-être dit , il n’est pas le maitre de l’énonciation car sa parole est traversée de voix de plus il n’est pas à l’origine des significations qu’il construit puisque ses énoncés répondent à des énoncés antérieurs cela est d’une part , d’autre part il est loin d’être le seul qui décide des coordonnées personnelles , spatiales et temporelles puisque elles caractérisent la situation qu’il partage avec ses interlocuteurs.

           Il est celui qui l’on attribue des actes illocutoires comme exemple ( conseil , menace , salutation , remerciement…etc).

           Le locuteur qui est dit responsable de l’énonciation, sa structure se présente comme  celui par qui l’énoncé existe est celui qui est en direct avec le centre déictique à l’ensemble des coordonnées  personnelles, spatiales et temporelles. Il est donc celui qui peut utiliser les déictiques de la première  personne , mais également celui qui peut les gommer en faisant recoure à une stratégie d’effacement énonciatif ( VION, 2005,p.3  ).

Le locuteur a le choix de se poser et de poser l’autre par les différents indices, par les dispositifs     

b. L’énonciateur

           C’est un être intradiscursif, qui peut s’exprimer à travers l’énonciation d’un locuteur. Cet énonciateur peut s’identifier de divers formes de discours rapporté.

           Il peut aussi être non identifie et non identifiable lorsque le locuteur fait référence à des opinions sans préciser la source.

           il peut manifester des point de vue implicitement «  s’il parle, c’est seulement en ce sens que l’énonciation est vue comme exprimant leur point de vue, leur position, leur attitude, mais non pas, au sens matériel du terme leur paroles ». Mais si la notion d’énonciation  repose sur celle de point de vue, le locuteur ne pourra pas produire un énoncé s’il n’exprime pas un point de vue sur cet énoncé, et par conséquent, il sera locuteur et énonciateur au même temps.

           La notion d’énonciateur selon Ducrot s’applique à de nouveaux être de discours abstraits, qui prennent en charge ses points  de vue. «  J’appelle énonciateurs ces êtres qui sont censés s’exprimer à travers l’énonciation, sans que pour autant on leur attribue des mots précis ; s’ils parlent, c’est seulement en  ce sens que l’énonciation est vue comme leur point de vue (…) leur paroles »(ibid,204 ).

           L’énonciateur est présent  donc, comme source du point de vue. Dans la majorité des cas, les énoncés mettent en scène plusieurs énonciateurs. par exemple : les énoncés de forme négative , impliquant d’une part, un énonciateur responsable du point de vue négatif identifie au locuteur, mais aussi un énonciateur  responsable du point de vue positif correspond à un énonciateur qui s’identifié au locuteur , un énoncé comme «  ce mur n’est pas blanc » met en scène un énonciateur qui va soutenir que ce mur est blanc , cela veut dire qu’il suppose un autre énonciateur, identifié au locuteur , qui sera responsable de ce qui est exprimé dans la proposition  négative  ( Perrin, 2012, p274 ).

 

4.3. Dialogisme et double énonciation

          Bakhtine à affirmer que c’est difficile de traiter de la polyphonie dans le discours, notion qui apparaît dans les écrits sans faire référence à celle de dialogisme, ce dernier exprime le fait que toute parole est habitée de voix et d'opinions au point qu'elle peut être appréhendée comme des reformulations de paroles antérieures. Il s'agit d'un dialogisme interdiscursif selon lequel le sujet parlant se présente comme un co-acteur participant à un processus social de reconstruction permanente de signification à partir d'une infinité de discours réels ou potentiels. (Bakhtine (1977, 1978).

           Bakhtine exprimait l'idée que la conscience, partie intime du sujet, se ramenait comme une intériorisation de discours extérieurs. Les linguistes ont pris l'habitude de parler de dialogisme constitutif selon laquelle, en l'absence de marques explicites d'autres voix, toute parole résulte d'un ensemble de dialogues avec des opinions et des discours.

          A côté de ce dialogisme constitutif ou interdiscursif, il faut noter l'existence d'un dialogisme interlocutif. Il ne s'agit pas encore de dialogue au sens dialogal du terme, par lequel des  co-locuteurs échangent des propos, mais d'expliquer comment la parole d'un locuteur repose sur des hypothèses qu'il construit quant à l'écoute et à la compréhension de ses partenaires.

          Bakhtine nomme dialogisme cette dimension constitutive du discours qui tient à ce que sa production ne peut pas ne pas se réaliser dans un « dialogue » implicite avec d’autres discours. L'expression d'un énoncé est toujours, à un degré plus ou moins grand, une réponse, autrement dit : elle manifeste non seulement son propre rapport à l'objet de l'énoncé, mais aussi le rapport du locuteur aux énoncés d'autrui (Bakhtine1979/1984, p. 299).

4.3.1. Modalités et  modalisateurs

          Dans le cadre des travaux sur l’énonciation et la pragmatique. La modalité est une notion très importante dans l’analyse de la subjectivité et du discours .

Meunier à préciser que le terme [modalité] est saturé d’interprétations qui ressortissent explicitement ou non, selon les linguistes qui l’utilisent, de la logique, de la sémantique, de la psychologie, de la syntaxe, de la pragmatique ou de la théorie de l’énonciation » (1974 ,p 8).

          Pour  préciser la complexité du terme de modalité, Meunier affirme qu’elle « renvoie à des réalités linguistiques très diverses ( “modes” grammaticaux ; temps ; aspects ; auxiliaires de “modalité” : pouvoir, devoir ; négation ; types de phrase : affirmation, interrogation, ordre ; verbes “modaux” : savoir, vouloir… ; “adverbes modaux” : certainement, peut-être, etc.)» (ibid ,p 8).

       Le rapport entre la « modalisation » est  la modalité est conçue comme un processus de réaction à l’égard de l’énoncé , tout comme dans le rapport entre l’énonciation (processus) et l’énoncé (résultat, produit).). Quant aux modalisateurs, ce sont des marqueurs par lesquels l’énonciateur affiche son attitude face à son énoncé, à son interlocuteur et à la situation d’énonciation.

« un modalisateur est une expression linguistique, un morphème, un procédé typographique, ou bien un phénomène prosodique, qui marque le degré d’adhésion du sujet de l’énonciation à l’égard du contenu des énoncés qu’il profère. Cette adhésion peut être forte, moyenne, faible, ou bien nulle dans le cas du rejet » (2000 ,p 21).

          On peut comprendre Donc qu’ un modalisateur  est un indicateur de degré d’engagement de l’énonciateur sur ce qu’il énonce,  d’après ce qui a été souligner par Franck ,est un élément linguistique qui révèle les attitudes et la prise de position dans son énoncé et non pas que sa présence seulement (Korkut, Onursal, 2009 : 27).   

          Les modalisateurs sont donc que  les éléments linguistiques qui marquent la présence du sujet parlant  par rapport a son énoncé (Ibid, p 27).

 

a.La modalité d’énonciation et modalité d’énoncé

          Dans un discours, ces deux modalités se présentent souvent ensemble mais « une phrase ne peut recevoir qu’une seule modalité d’énonciation, alors qu’elle peut présenter plusieurs modalités d’énoncé combinées» (Meunier, 1974 ,p 13). La modalité d’énonciation s’exerce sur l’interlocuteur tandis que la modalité d’énoncé s’exerce sur le contenu de l’énoncé.

          Il existe trois formes de base des modalités d’énonciation, qui correspondent aussi aux types de phrase : assertifs (déclaratifs), interrogatifs et injonctifs (impératifs). Maingueneau ajoute l’exclamation en affirmant que « l’exclamation fait appel à une grande diversité de structures […] Il s’agit toujours d’exprimer un haut degré » (1999,p 58). Quant aux modalités d’énoncé elles  renvoient au contenu de l’énoncé, marqué par l’attitude du locuteur vis-à-vis de ce qu’il énonce. Elles recouvrent un domaine plus vaste que les modalités d’énonciation. « si les modalités d’énonciation portent sur le dire, les modalités d’énoncé portent sur le dit » (Nølke, 1993 , p143).

 

b. La notion des points de vue

          le point de vue est défini  comme un ensemble de modalités qui expriment diverses facettes ,qui sont plus ou moins réflexifs et intentionnels et qui relèvent du mélange de voix, voir du mélange d’espèces mentaux,et par conséquent , qui sont tous ,à des degrés différents , des phénomènes dialogiques, plus au moins aux frontières des discours rapportés( ou représentés). Mais , dans une définition plus large que celle d’Oswald Ducrot, le point de vue est un contenu propositionnel dont le mode donation des référents renvois à un énonciateur qui prend en charge ce contenu représentationnel ( Ducrot, 1984,pp.204-205).

           Le concept de point de vue s’évolue d’abord dans un domaine cognitif et psychosocial, éthique, puis dans un contexte sémiotique et linguistique en touchant, le domaine dialogique et discursif ainsi que les enjeux des théories énonciatives du langage ou le point de vue se situe dans son essence.

           L’intérêt porté au point de vue surgit lors de l’éclatement de l’unicité du sujet soulevée par l’évolution des principes scientifiques sur le langage, la langue et le discours. c’est dans un large cadre disciplinaire  dont le concept de point de vue à vécu une  évolution , comme c’était le cas de Bakhtine ( inter-discours et interlocution), Culioli ( co-énonciation ), Jacques Authier-Revez( hétérogéniété énonciative), Ducrot ( un locuteur mettant en scène des énonciateurs) et autres.

            En effet, dans le cadre de la linguistique  c’est Ducrot qui va reprendre le concept de point de vue à partir des années 1970, en héritage d’un concept présent déjà dans la théorie bakhtinienne, cette fois –ci ce concept est appliqué au sens de l’énoncé, quant il expose la théorie polyphonique de l’énonciation en 1984. Mais Ducrot ne développe  pas à cette époque le concept de  point de vue en tant que tel et utilise deux concepts, celui de locuteur et celui d’énonciateur, en fait il utilise le concept de point de vue dans la description de la polyphonie, mais ce concept ne constitue pas une figure discursive au même point que le locuteur et l’énonciateur.

           Ducrot distingue le locuteur des énonciateurs et ,certes c’est le concept d’énonciateur qui est lié en quelque sorte au point de vue quand il dit : « j’appelle « énonciateur » ces êtres qui sont censés s’exprimer à  travers l’énonciation , sans que pour autant on leur attribue des mots précis ; s’ils «  parlent » , c’est seulement en ce sens que l’énonciation est vue comme exprimant leur point de vue , leur position, leur attitude , mais non pas , au sens matériel du terme , leurs paroles » ( ibid,1984,p.204) ). Puis il ajoute : « le locuteur , responsable de l’énoncé , donne existence , au moyen de celui-ci , à des énonciateurs dont il organise  les points de vue et les attitudes. Et sa position propre  peut se manifester soit parce qu’il s’assimile à tel ou tel des énonciateurs, en le prenant pour représentant (l’énonciateur est alors actualisé), soit simplement parce qu’il a choisi de les apparaitre et que leur apparition reste significative, même s’il ne assimile pas à eux » ( Ibid,(1984,p.205) . Cette idée de point de vue n’est pas cependant posée comme un concept clef, elle est d’ailleurs associée à (position, attitude, énonciateur) .

 

5.Conclusion partielle

           On peut conclure notre chapitre, dont nous avons défini les notions clés de notre recherche, qui a comporter deux dimensions le premier est linguistique qui s’intéresse au rapports du sujet avec l’énonciation, le deuxième est sémantique qui s’appuis sur l’énoncé et son rapport avec le sujet parlant, et les effets de l’hétérogénéité énonciative

 

 

 

 



[1]http//www.analyse –du-discours.com/discours-politique-consulté le 24 octobre 2019.  

[2] http//www.analyse-du-discours.comme/discours-politique consulté le 19fevrier2020

[3] URL :http://www.identité sociale et identité .html, consulté le 12 novembre 2019. 

 


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