L’engagement littéraire
2-1- Définition de l’engagement
littéraire
Beaucoup d’écrivains, de philosophes, de
critiques, et de philologues, se sont intéressés à l’engagement littéraire et
ont abordés cette thématique.
Pourtant on remarque que la littérature
engagée suscite depuis une dizaine d’année un vif intérêt de la part des
chercheurs qui interrogent le phénomène sur le plan historique, sociologique,
ou littéraire. (Récupérer du site : http://books.openéditon.org).
Le théoricien français de la littérature engagée,
Jean-Paul-Sartre a été sensible à l’idée d’un engagement qui serait avant tout
une prise de conscience de ce que l’on est déjà∙
Il définit ainsi, l’écrivain engagé dans Qu’est
ce que la littérature ?
« Un écrivain est engagé lors qu’il tâche de prendre la conscience la
plus lucide et la plus entière d’être embarquée c'est-à-dire lors ce qu’il fait
passé pour lui et pour les autres l’engagement de la spontanéité au réfléchi ». (Sartre, 1948, p.84).
Cela signifie que l’engagement est en tant que
réponse à une situation donnée, essentiellement refus d’accepter passivement
cette dernière. Puise que tout homme, tout écrivain, et toute œuvre sont embarquées,
impliqués dans leurs époque.
Il faut faire de cette état un choix
volontaire et réfléchi : choisir sa situation, son époque, dira Sartre,
plutôt qu’être choisi par elle.
Puis ce que s’engager c’est toujours répondre
à une urgence dans laquelle on se trouve : il y va d’une situation
d’urgence à la quelle on répond par des actes. C’est alors que l’engagement
devient comme un droit et un devoir.
Donc, l’écrivain doit faire prendre conscience
aux hommes de leurs « situations » (sociales ou politiques) et les
appeler à assumer.
Pour Sartre « l’écrivain a choisi de
dévoiler le monde et singulièrement l’homme aux autres pour que ceux –ci prennent en face de l’objet mis à nu leur entière
responsabilité ». (Sartre, 1948, p.29-30).
Nous disons que, l’écrivain est responsable de
ses écrits, cela désigne qu’il assume l’idée d’être jugé.
Or, son premier rôle est de dénoncer, lutter à
travers son texte, les incartades de son environnement. De cette manière l’écrivain prend sa part et
s’engager dans l’univers des termes. En effet, son écriture devient un acte.
En somme, l’écrivain ne peut pas engager à fond de son époque, et ne peut se
soustraire pas hors d’elle. Ainsi,
chaque auteur doit mesurer sa responsabilité et cette dernière, il la trouve
dans son époque.
De ce fait, il jetait dans le monde de son
époque à le devoir de trouver sa responsabilité et d’agir par son existence,
son temps et sur son monde. Comme l’explique Sartre : l’écrivain engagé
projette de dévoiler« (de) modifier la figure du monde (de)
disposer des moyens en vu d’une fin (∙∙∙) ». (Sartre, 2006,
p.477). Donc, l’écrivain est comme un témoin de son temps.
D’ailleurs, Tout œuvre littéraire comporte
toujours l’engagement et « éveille chez lecteurs la conscience et le
désir d’action. ».(Etienne Barilier, 2006, p. 278.).
Alors, l’écrivain engagé serait un auteur
qui fait de le politique dans ses livres et qui délivre un message
de nature idéologique ou politique dans son œuvre, faisant de sa plume un acte
de combat et de controverse. « L’écrivain engagé sait que la parole
est action, il sait que dévoiler c’est changer et qu’on ne peut dévoiler qu’en
projetant de changer ». (Sartre, 1948, p.28). Ce qui frappant dans
cette citation est l’aspect programmable de l’engagement, en effet, l’écrivain
prend sa part s’il a l’intention de changer « parler c’est agir ». (Sartre,
1948, p.28).
Le dévoilement dont parle Sartre est fructueux
et constructif car il appelle à une réorganisation et une transformation d’une situation.
La parole préférée par l’écrivain est une
motivation et une incitation car c’est
le propre de l’écrivain engagé.
Ainsi, l’engagement implique une réflexion de
l’écrivain sur les rapports qu’entretient la littérature avec le politique (et
avec la société en général) et sur les moyens spécifiques dont il dispose pour
inscrire le politique dans son œuvre.
En somme, l’écriture n’est qu’un outil utilisé
à des fins autres que l’esthétique. Ce qui nous permet de conclure avec Roland
Barthes : « écrire est un verbe intransitif». (Récupérer
du site : http//books .openedition.org.).
2-2 Les traits communs de l’engagement littéraire
2-2-1 La responsabilité littéraire :
La notion de la responsabilité littéraire
constitue de fait un élément essentiel de la théorie de l’engagement qui a été
le nom donné tout au long de vingtième siècle.
Dire que l’écrivain est responsable de ses
écrits, cela veut dire qu’il assume sa responsabilité à l’égard de soi-même et
à l’égard d’autrui.
De toute façon la réalisation de soi et la
participation au jeu social sont des aspects majeurs de l’engagement par lequel
l’écrivain est définit comme responsable.
En effet, l’écrivain prend la parole et
choisir l’écriture comme un moyen d’exercer cette responsabilité c’est
aussi « met en gage » au de-là de sa propre personne et
ses propres convictions.
La littérature, c’est conférer à
elle-même un rôle et un pouvoir majeur,
c’est ainsi supposer qu’elle est capable d’agir dans le monde, d’ébranler les
consciences, de modifier les comportements humains.
En ce sens, on pourrait dire avec Benoit
Denis, que la littérature engagée « met engage » au delà de la
personne de l’écrivain qui fait partie intégrale de son monde, et de son
époque, et quoi qu’il fasse, il est impliqué, exposé et ne peut pas s’échapper
à sa
Responsabilité.
La littérature engagée « On l’inscrit dans un processus qui la dépasse, on la fait servir à
quelque chose d’autre qu’elle-même, mais, en plus , on la met en jeu , au sens
ou elle devient partie prenante d’une transaction dont elle est en quelque
sorte la caution et dans laquelle elle risque
donc sa propre réalité » .(Benoit Denis,2000,p.84).
Par conséquent, l’écrivain engagé s’évade aux
débats idéologiques ou politiques dans son œuvre.
Le professeur Mühlethaler indique « la
prise de conscience chez l’écrivain, de sa responsabilité politique et de la
nécessité impérative de prendre la parole dans une situation de crise ».
(Jean-Claude Mühlethaler, 2006, p.19).
Comme un trait commun d’engagement littéraire,
ce trait s’applique selon nous notamment à la situation d’Albert Camus et Maissa
Bey. Ainsi, nous avons démonté dans notre mémoire que nos jeunes écrivains
vivent dans une situation de crise, en brisant le silence devant le monde et
choisir de prendre la parole dans une situation déterminée.
Benoit Denis, écrit sur l’engagement ce
qui « suppose une démarche réfléchie, volontaire et lucide de
l’auteur, et le refus de toute espèce d’impartialité ou de passivité par
rapport au réel représenté ». (Benoit Denis, 2000, p.84). On peut
avancer également que l’écrivain ne peut s’évader au monde dans le quel il vit.
D’ailleurs, il est dans le coup de son temps et son époque.
Ainsi, un auteur ne peut éviter le
monde, Sartre ajoute que l’auteur n’a aucun moyen de s’évader et qu’il
est en situation de son époque, respecte son obligation, remplisse son
engagement assume sa responsabilité comme l’explique Denis, en faisant le choix de l’engagement, l’auteur ne
peut plus retracer sa littérature puis que désormais il doit « assume
l’entière responsabilité de ce qu’il écrit ». (Benoit Denis, 2000,
p.46).
De plus, l’écrivain doit être conscient des problématiques
contemporaines (influences externes sur l’écrivain) et prendre en considération
les conséquences possibles de ses écrits (influence de l’écrivain sur le monde).
Nous avons soulignés plutôt qu’il existe une
influence réciproque entre le monde et l’écrivain.
Or, Nous avons constaté qu’Albert Camus est un
intellectuel engagée qui avait défendu aux droits de l’homme et aux devoirs de
l’artiste qui sont la création et l’action de la dignité humaine.
En outre, il était un être responsable qui se
veut une responsabilité de dénoncer le mensonge et lutter pour la justice,
l’égalité, ainsi la vérité, ou encore, il crée et combattre pour le monde réel.
Il qualifiera comme un être responsable politiquement,
progressif de gauche il est également considéré comme un étranger, un homme absurde,
solitaire dans le paysage intellectuel français et par la particularité de ses
prises de position en faveur de colonisé.
Dans son roman ‟L’Etranger”, il dénonce la
réalité et l’injustice de système dictature et tyrannique en Algérie. Camus
disait : « j’ai un si fort désir de voir diminuer la somme
de malheur et d’amertume qui empoisonne les hommes ». (Albert
Camus-Jean Grenier, 1981, p.22-23).
En effet, pour lui, l’écrivain prend ses
positions la plus lucide et la plus fidèle contre le traitement infligé aux Arabes.
Cependant, les œuvres de Maissa Bey évoquent
souvent son passé colonial, ses souvenirs de passé, encore l’Histoire de notre
Algérie (la guerre de libération, l’indépendance, le changement politique de
l’état après la décolonisation, et les années d’horreur), ensuite elle aborde des
problèmes sociaux, des débats et des sujets des injustices vécues par les
femmes.
Dans notre corpus « Nulle autre
voix », l’écrivaine a purgé sa peine et sa douleur et choisir d’écrire
contre la violence de silence. Ainsi,
elle traite le sujet de la terreur durant la décennie noire et le terrorisme.
D’une part, la littérature engagée recouvre un
champ assez vague et beaucoup plus large, correspondant aux portées
intellectuelles, sociales, ou politiques d’une œuvre.
D’une autre part, l’engagement recouvre mains
aspects de la société qui sont toute fois presque toujours liés d’une manière
ou d’une autre au système politique d’une certaine société.
Ainsi, Nous avons constaté que nous écrivains
Camus et bey sont traités des sujets correspondant de la situation actuelle de notre
Algérie, ils sont comme un témoignage historique concernant la situation
malheureuse des peuples indigènes.
Ils sont considérés comme des écrivains
engagés que se fait selon Mühlethaler, remarquer par « (s)a
participation affective ». (Jean-Claude Mühlethaler, 2006, p.22) à la situation de crise dans lequel se trouve
l’Algérie dans le cas de nos écrivains Camus et Bey , le mot
« participation » figure également dans l’essai de Denis : « Il est donc plus pertinent et plus parlant de voir en la littérature
de la participation , qui s’oppose à une littérature de l’abstention ou du
repli : là se trouve la tension essentielle à laquelle l’écrivain engagé
est soumis , ayant à choisir entre retrait et volonté de se commettre dans le
monde , voir de s’y compromettre , en faisant participer la littérature à la
vie sociale et politique de son temps ».(Benoit Denis,2000,p.37).
Il parait clair que l’écrivain engagé est comme «
un pur témoin et un observateur qui résume par les mots sa contemplation
inoffensive ». (Sartre, 1948, p.27). Donc il réagit en écrivant sur la
situation politique et sociale dans son pays.
2-2-2
La réalité actuelle :
Vu que l’écrivain engagé met en gage contre
des forces considérées comme négatives.
Il était donc naturel qu’il ne peut que s’engager à fond son temps.
Etant donne que l’artiste avait une nécessité
de s’exprimer contre toute forme de tyrannie et de s’engager pour tous ceux qui
souffert, il s’évertuait de transmettre les obligations qui étaient les siennes
aux personnages imaginaires qui représentent la réalité.
Si bien que, les textes engagés naissent dans
une situation de crise. Notamment, la
littérature engagée représente des « malheurs du temps ».
(Jean-Claude Mühlethaler, 2006,22).
Selon Alain-Robbe-Grillet « l’engagement
c’est, pour l’écrivain, la pleine conscience des problèmes actuels de son
propre langage». (Alain –Robbe-Grillet, 1949, p.47).
Certes, l’écrivain participe aux débats
politiques et sociaux qu’elles génèrent, également il a une volonté de
rejoindre les hommes et cherche à répondre à une difficulté immédiate. Ainsi,
il a un grand désir de changer les choses en agissant sur le monde.
Mühlethaler aborde un deuxième aspect
d’engagement littéraire particulièrement, le dévoilement des « réalités
douloureuses ». (Jean-Claude
Mühlethaler, 2006, p.19). Selon
lui, « l’écrivain engagé avait une intention de révéler (…) la gravité
de la situation». (Jean –Claude Mühlethaler, 2006, p.24) à ses concitoyens en évoquant la réalité
odieuse.
L’écrivain algérien Albert Camus prend sa
responsabilité à travers leurs écrits qui marquaient par l’histoire amertume
qui a été déchiré par le mal.
Bien que, sa prise de conscience de la
vocation littéraire fondée sur le vécu, il souffre dans le malheur de son pays ;
Dans l’été Camus écrit «j’ai grandi, avec tous les hommes de mon âge, aux
tambours de la première guerre, et notre histoire, depuis n’a pas cessé d’être
meurtre, injustice et violence ». (Camus, 1959, p.155.).
En effet, notre écrivain est fortement lucide
de témoigner le malheur pour le dénoncer et encore combattre l’injustice en
tant qu’artiste.
Son roman‟ L’étranger” se situe dans l’époque
tourmente de l’Histoire : les effets des deux guerres mondiales, et la
guerre d’Algérie. Ces grands conflits ont des effets pénibles pour le peuple et
les individus.
Ce roman se déroule en Algérie reflète les
réalités amères de la colonisation français, le personnage « Meursault »
évoque la révolte et la terreur encore la violence de la guerre.
L’engagement de Camus inspire du réel est relatif au contexte
historico-politique de l’époque ; dans laquelle il dénonce l’injustice. Benoit Denis estime
qu’un écrivain doit préserver une bonne vision des malheurs de sa société
contemporaine.
« Il se sait situer dans un temps précis, qui le
détermine et détermine son appréhension des choses (∙∙∙) pour que la
littérature soit une authentique entreprise de changement du réel, il faut que
l’écrivain accepte d’écrire pour le présent et veuille ne rien manquer de (son)
temps ». (Benoit Denis, 2000, p.37).
Actuellement, l’écrivain répond « aux exigences du temps présent». (Benoit
Denis, 2000, p.40) ; et ne peut échapper de son temps, comme Denis
l’appelle la visée d’un auteur engagé est « ici et maintenant ».
(Benoit Denis, 2000, p.41).
Comme
le cas de notre écrivaine Maissa Bey qui prend sa part de se libérer par le
biais de l’écriture, elle a vécu une situation de crise particulièrement la
période coloniale de la guerre d’Algérie et la période noire ; encore elle dénonce la violence faits aux peuples
indigènes et notamment les femmes, elle combat pour construire un statut
d’une femme libre, espéré au sein d’une société qui ne pardonne rien. En
s’inspirant de la réalité quotidienne, aux quelle elle ajoute du réel et de la
fiction pour décrire : la souffrance, la violence, le manque de démocratie
∙∙∙
Cette femme combattante, révoltée contre le
silence des femmes, l’oubli des droits de la femme et la discrimination entre
la femme et l’homme.
L’histoire de son roman‟ Nulle autre
voix ”se préfigure d’une image de la femme humiliée qui décrit sa propre vie pleine de malheur,
douleur et peine, Elle a tué son mari, en préférant de se refugie dans la
prison pour échapper de la violence de l’homme et ainsi leur entourage sociale
qui a un effet insoutenable et odieuse.
En somme, nos écrivains algériens Albert
Camus et Maissa Bey sont des auteurs engagés qui ont décrit leurs malheurs de
ses temps par la vois de la création littéraire, ils sont une grande pertinence
historique de tous les formes d’oppressions et tyrannies de son pays.
En
d’autre terme, l’auteur avait une nécessité impérative de prendre la parole, en
écrivant pour son époque puis que « l’écrivain n’a aucun moyen de
s’évader, nous voulons qu’il embarrasse étroitement son époque ». (Sartre,
1948, p.12).
Ces écrivains envisagent un vif intérêt pour
répondre à notre Algérie .Par conséquent, ils sont crées un tableau à la fois
pénible et véritable de l’Algérie.
2-2-3- La création littéraire :
Une autre constatation démontre que
l’engagement ne se limite pas à la parole. Il y’a « l’aspect
performatif de l’écriture engagée : écrire, c’est faire ».
(Jean-Claude Mühlethaler, p.19.) explique Mühlethaler.
Ainsi, Benoit Denis indique qu’une œuvre est engagée
lors qu’il évoque plus qu’une réalisation artistique « engager la
littérature, cela semble bien signifier qu’on la met en gage : on
l’inscrit dans un processus qui la dépasse, on la fait servir à quelque chose
d’autre qu’elle-même ». (Benoit Denis, 2000, p.30).
En effet, l’écrivain « susceptible de
participer au débats politiques ou aux lutte sociales». (Benoît Denis,
2000,103).
En grosso modo, parler d’engagement
reviendrait à s’interroger sur la portée intellectuelle, sociale ou politique
d’une œuvre. S’engager c’est toujours répondre à une urgence exigée par la
situation dans laquelle on se trouve : il y va d’une situation d’urgence à
laquelle en répond par des actes.
Mühlethaler rappelle également que « la
parole du poète se transformera en acte». (Jean-Claude Mühlethaler, 2006,
p.28-29).
Par conséquent, l’engagement en littérature
exige le maintien d’une relation forte avec l’espace public. Puis que
l’engagement participe à « une mission sociale ». (Benoit
Denis, 2000, p.12.) Qui « surgit à partir d’un sentiment de manque ou
de difficulté ». (Benoit Denis, 2000, p.12.). Nous estimons qu’Albert Camus et Maissa Bey
ont des problèmes et des difficultés au sujet des conditions de l’homme et de
la vie de notre pays.
En effet, ils sont choisis l’acte d’écriture
pour dévoiler ses situations pénibles pour qu’ils puissent les changer.
Vu qu’ils sont abordés dans
« L’étranger » et « Nulle autre voix » certains constats
névralgiques en Algérie. Selon, Denis, l’écrivain engagé « s’identifie
(∙∙∙) au projet de changer le monde, pour que la littérature soit une
authentique entre prise de changement du réel ». (Benoit Denis, 2000,
p.48). Ses écrivains sont embarqués par rapport à la liberté et la démocratie
selon bey « je suis libre de l’écrire autrement». (Maissa Bey,
2018, p.172).
Ses écrivains veulent par ses actes
littéraires de sauver les droits de l’homme et de l’humanité.
En somme, Le professeur de la littérature et
la philosophie : Etienne Barilier, estime que « l’engagement d’une
œuvre ou d’un écrivain pour telle cause sociale ou politique circonstancielle
est secondaire par rapport à son engagement pour un certain idéal d’humanité,
ou pour l’homme tel qu’il devrait être». (Etienne Barilier, 2006, p.275).
Nos écrivains prennent une direction
correspondant au constat de Denis qu’un auteur engagé « fait le choix de s’impliquer dans une entreprise de se mettre dans une
situation déterminée, et d’accepter les contraintes et les responsabilités
contenus dans ce choix. Par la suite, et de façon figurée toujours, s’engager
consiste à poser un acte, volontaire et affectif, qui manifeste et matérialise
le choix effectué en conscience». (Benoit Denis, 2000, p.12). Également, l’engagement est étroitement lié
aux notions d’imprévisibilité et de changer le monde.
Par contre, Camus et Bey partageons l’idée de
la liberté de l’humanité et de peuple opprimé qui se sent chargés par rapport à
la mission sociale.
Alors que, l’engagement littéraire dépasse le
champ de la littérature car la vie collective de l’écrivain s’inscrit dans le
monde réel.
2-2-4
Le temps d’action :
Comme une autre constante, Mühlethaler signale
que « l’écriture en tant qu’appel au public à agir » (Jean-Claude
Mühlethaler, 2006, p.19.) ainsi, pour lui « un appel à la liberté »
(Jean-Claude Mühlethaler, 2006, p.28). Du
lecteur qui doit « comprendre, puis (∙∙∙) actualiser le message ».
(Jean-Claude Mühlethaler, 2006, p.28).
En effet, le lecteur possède la capacité de
jugement critique afin d’inciter de tout changer, car l’écrivain engagé doit
selon Denis faire appel aux « capacité de jugement critique
ou l’indignation » (Benoit Denis, 2000, p.84) du lecteur « afin
de le convertir à l’action » (Benoit Denis, 2000, p.28). C’est
le même selon Sartre « Il ne suffit pas d’accorder à l’écrivain la
liberté de tout dire : il faut qu’il écrive pour un public qu’ait la
liberté de tout changer». (Sartre, 1984, p.163).
Dans ce contexte que, l’écrivain s’engage dans
l’univers des mots comme il a une grande responsabilité face au monde réel pour
qu’il puisse prendre le verbe comme une arme de combat.
Donc
l’écrivain se sent chargé d’une grande mission de prendre la parole et réaliser
la liberté pour soi et pour les autres. Il est indéniable, qu’il a existé «
une littérature de combat correspond aux débats politiques et religieuses ».
(Benoit Denis, 2000, p.10-11).
Dans notre recherche , nous avons constaté que
nos écrivains ,Camus et Bey , sont des intellectuels engagées , ils sont témoignés ses époques et
combattre contre toute forme d’oppression ,violence, injustice et tyrannie en
Algérie et prendre conscience comme une nécessité de libérer son pays. Ils sont
ainsi un vif intérêt d’inciter chez ses lecteurs le désir de militer contre
l’injustice. Chacun de ses écrivains décrivent son histoire, faisant de sa
plume une arme de combat et de controverse.
Camus cache derrière l’indifférence et
l’absurdité et révolté contre l’injustice. Ainsi, Bey écrit contre la violence,
l’injustice faite aux peuples indigènes particulièrement les femmes.
Ils sont sacralisée certains scènes dans ses
romans « L’étranger » et « Nulle autre
voix » pour réaliser une image
fictif qui décrit la gravité de la situation.
A fin
d’embarquer dans l’Histoire et combattre pour établir la justice à ce sujet Camus dit « il espère
une justice pour demain ». (Jacqueline Lévi-Valentin, 2002, p.149). Ils
sont rêvée de réaliser une justice, ils ont pris le verbe pour réveiller les compatriotes
de prendre conscience et éveille chez ses lecteurs une arme de controverse et
de révolte pour conquérir la démocratie.
2-3- Le roman comme un genre engagé
Comme nous avons mentionné plus haut que la
notion d’engagement littéraire plus large et plus vague. Le chercheur de la
littérature Etienne Barilier déclare que
« toute œuvre littéraire est grande, et large, et belle».
(Etienne Barilier, 2006, p.278.). Par rapport à la forme et au genre d’un
ouvrage.
Il parait que les auteurs, Albert Camus et
Maissa Bey, sont occupés de plusieurs genres d’écritures ; chacun de ses écrivains marquent son temps.
D’ailleurs, Camus ; homme absurde, marque
son époque. En effet, il exerça plusieurs métiers tels que : écrivain,
philosophe, moraliste, romancier, dramaturge. Ainsi, un journaliste français. Il
écrira des pièces de théâtre, des films, des poèmes, et même des essais. Peu à
peu il se dédiera à des ouvrages littéraires toujours en relation avec la
conception de la vie et le respect des valeurs qui soutiennent les droits de
l’homme.
Pour Benoît Denis, l’intellectuel engagé
exprime sa position à travers différents genres littéraires, ne se limite pas à
un certains formes littéraires : « Dans la pratique, la littérature engagée revêt une très grande
diversité de formes, s’exprimant en des genres (roman, théâtre, essai,
pamphlet, etc. (∙∙∙) et en des lieux (journal, revue, livre, etc.)Trop
multiples pour qu’on puisse, a priori, isoler le profil idéal d’une œuvre
engagée». (Benoit Denis, 2000, p.43.).
En 1940, Camus mènera une tentative
journalistique au « Paris Soir » et publia
« L’étranger » et « Le
mythe de Sisyphe » puis il est
devenu un membre actif de journal de combat issu de la résistance ensuite dans
l’express.
Il se consacrera à la profession
journalistique comme un moyen d’expression pour dénoncer la misère et la
pauvreté d’un peuple musulmane ce qui le mènera à fonder le journal « Alger
Républicain » à L’automne en 1938. Le 10 décembre 1957, il reçoit le prix
Nobel de la littérature.
Tous les écrits et les expériences de cet
écrivain retracent à la tentative de donner un sens moral à la vie. Ainsi, il
retrace le monde ou il décrit d’une façon plus fidèle et la plus lucide. Il
était donc embarqué aux coté de l’homme et de la société pour défendre la
vérité, la liberté et la justice.
Il est un combattant depuis ses débats en
Algérie en prenant position contre le traitement infligé aux Arabes. A ces propos, Latifa Benameur Ben
Mansour dit –il « Le premier intellectuel français à avoir défendu
les algériens à visage découvert sans peur et en toute conscience ».
(Récupérer du site : http : www.réflexiondz.net.).
Autrement dit, l’engagement de Camus lucide et
sans empreintes idéologiques à cause de ses déclarations qui ne croyait pas en
dieu. Il dit que « En me demandant si je ne croyais en dieu. J’ai
répondu que non ». (Camus, 1942, p.74).
Bien qu’il soit un homme engagé dans le
courant tumultueux de l’Histoire également un homme controversé, qu’elle soit d’ordre littéraire, philosophique et
politique.
En revanche, Maissa Bey est l’une des
écrivaines algériennes qui était marquée par l’Histoire de la décennie noire
qu’a connue l’Algérie. C’est la terrible période que le peuple algérien a vécu.
Cette
période connait la violence, la destruction, la corruption, la terreur et la discrimination.
Généralement, les écrits de cette auteure se préfigurent sur l’Histoire de
l’Algérie. Ainsi, elle évoque des thèmes d’actualités en essayant de dévoiler
des problèmes qu’affrontent la société et notamment les femmes.
La narratrice consiste à exprimer la révolte
et la lutte contre le désespoir comme elle a un désir de révolter contre la terreur,
la douleur et la colère. Ses écritures permettaient d’engager des discussions
au sujet des injustices vécues par les femmes dans l’espace public (la société)
et dans l’espace privé (la famille).
Tandis que, elle commence à écrire pendant les
années quatre vingt dix, ou bien la
Période terrible et noire ou elle ne fallait
pas le faire écrire. Elle dit « j’allais écrire tout ce que
je n’osais pas ou ne vouloir pas encore lui dire de vive voix» (Maissa Bey,
2018, p.90.). L’auteure préfère l’écriture pour soulager, pour sortir de son
isolement social. Ainsi, pour exprimer
sa colère et sa détresse ensuite elle déclare « j’écrivais, j’écrivais
pour ma survie». (Maissa Bey, 2018, p.90). Elle a liée sa vie par l’acte
d’écrire pour se libérer.
Vu que, Camus et Bey ont choisi de décrire le
réel par le biais de ses ouvrages
inspirés d’histoire réelle, en dénonçant
la réalité véritable et actuelle de son pays. (La violence, la terreur, la
tyrannie, l’oppression, le manque de démocratie etc.).
Il est intéressant de mentionner que le genre
romanesque parait comme un outil pour réaliser l’engagement littéraire en
s’inscrivant la situation réelle ; selon Denis, « Le roman
peut apparaitre comme le plus aisément le plus naturellement engageable,
l’esthétique réaliste possède en effet une vocation totalisante qui semble en
faire le support idéal d’une prise en charge engagée du réel et de l’Histoire ».
(Benoit Denis, 2000, p.83-84).
De plus en trouve certains reprises dans le
roman « Nulle autre voix » de Maissa Bey qui montre que l’histoire
écrite est réel « Ce n’est pas la première fois que l’on
s’intéresse à moi A mon histoire ». (Maissa Bey, 2018, p.18).ainsi,
dit-elle « Avec cette mention dans les premières pages du livre :
Inspiré de faits réels(…) Tout n’est pas inventé. »(Maissa Bey 2018195.).
En somme, nos écrivains avez passionné de
décrire leur vécu réel. Donc, l’œuvre romanesque de l’écrivain engagé parait
comme un témoignage de dire vrai ; en effet, l’auteur relie son activité
artistique au souci de vérité et la faire partager entre autre.
D’après, leurs écrits et leurs déclarations,
ils ont retracé ce qu’ils ont vécu, leurs histoires tourmentes déchirées par le
mal en s’inscrivant certains réceptions personnelles d’un évènement et certains
propre valeurs de l’auteur, Denis confirme que l’écriture comme un examen de
conscience qui reflète toujours le réel « se trouve revisité(e) et
réorganisé (e) par l’écriture, produisant une manière de‟ mentir
vrai ” qui est comme la condition de possibilité d’une littérature engagée
authentiquement littérature et pleinement engagée».(Benoit
Denis,2000,p.49).
Ainsi, Denis signale que « la notion même de réalisme, du point de vue de l’engagement, est en effet une banalité de le dire. Mais, il
faut y insister ; le roman réaliste ne reproduit pas le réel ; il le
représente, au sens ou il le reconstruit, l’organise et, des lors, l’interprète ». (Benoit Denis, 2000, p.84).
Nos corpus, ‟ L’étranger ”et ‟Nulle autre voix
″ représentent certaines reprises de réel et de vérité, chacun de ses auteurs
représentent la réalité, en mettant l’accent sur des aspects différents.
Nous avons constaté que le monde romanesque
reconstruit le réel et chaque auteur revendique ses propres valeurs d’une
manière subjective : Camus lutte et revendiquer pour établir la justice et
l’égalité de la condition humaine .Or, Bey lutte et combat pour inscrire la
justice , l’égalité entre la femme et l’homme . Ainsi, la liberté.
En somme, l’écrivain a un statut idéal de dire
vrai et de décrire le monde réel à travers les personnages établis dans ses
récits et ainsi les évènements.